Les changements climatiques, qui menacent une partie importante du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, seront à l'origine de migrations de masse vers le milieu du 21e siècle, révèle dimanche une étude allemande et chypriote.
"La crise migratoire actuelle, qui a des origines politiques, pourrait prendre une autre dimension dans plusieurs décennies", avertissent les scientifiques de la société allemande Max Plank pour le développement des sciences.
"Bien que 175 pays ont signé, fin avril dernier, un accord sur la réduction d'émissions dans l'atmosphère", les chercheurs estiment que "les engagements pris ne sont pas suffisants pour éviter une vraie catastrophe climatique".
La recherche effectuée montre qu'au Proche-Orient et en Afrique du Nord, vers 2050, en été, les températures moyennes pourraient atteindre 46°C le jour et au moins 30°C la nuit ce qui représente d'ailleurs "un scénario optimiste".
Les auteurs de l'étude estiment que les jours marqués par des températures extrêmement élevées seront cinq fois plus nombreux dans ces régions qu'aujourd'hui.
"Vers la fin du XXIe siècle, la température lors des jours les plus chauds pourrait atteindre 50°C. Le nombre de ces journées pourrait considérablement augmenter", précisent-ils .
"Les conditions de vie au Proche-Orient et en Afrique du Nord pourraient également se détériorer à cause de la baisse de la qualité de l'air. La poussière, en provenance des déserts, apportée par les vents serait capable d'inonder ces régions".
Des prévisions formulées dans 26 modèles climatiques, s'appuyant sur des informations recueillies de 1986 à 2005, ont été comparées par les chercheurs. Bien que le scénario correspondant aux buts fixés lors du sommet climatique soit également possible, le destin des régions menacées pose encore des questions.
Des changements climatiques négatifs ont déjà marqué la vie quotidienne au Proche-Orient et en Afrique du Nord. En particulier, ces régions avaient été confrontées à une augmentation du nombre des jours chauds.
"Des centaines de millions de personnes habitent dans ces zones. Une vague migratoire potentielle liée à une catastrophe climatique pourrait être énorme", a mis en garde Max Plank.
8 mai 2016
Source : APS