L'organisation internationale de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a durement critiqué dans un communiqué reçu aujourd'hui la politique de l'Egypte envers réfugiés et migrants, dont trois ont été abattus à la frontière avec Israël en trois jours.
"Les gardes égyptiens ont fait de la frontière dans le Sinaï une zone de mort pour les migrants essayant de fuir le pays", affirme Sarah Leah Whitson, la responsable de la section Afrique du Nord/Moyen-Orient à HRW, reprochant à l'Egypte de ne pas avoir "enquêté sur un seul cas" de migrant abattu.
Les gardes-frontières ouvrent régulièrement le feu sur ces migrants, à une écrasante majorité originaires d'Afrique subsaharienne, qui disent vouloir se rendre en Israël pour échapper à la pauvreté et au racisme et à la recherche d'un travail.
Douze d'entre eux ont déjà été tués depuis le début de l'année, dont trois Erythréens entre le 27 et le 29 mars.
"Le gouvernement égyptien doit, aux termes du droit international, garantir une enquête indépendante et publique sur les circonstances de chaque tir mortel sur des migrants pour prouver qu'il était inévitable", selon HRW, qui estime que "les responsables, y compris ceux qui ont donné l'ordre, devraient être jugés".
L'organisation basée à New York a également fustigé la politique égyptienne envers les réfugiés, l'accusant de violer ses engagements internationaux. Les personnes "à qui le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a accordé une reconnaissance officielle en tant que réfugiés devraient être protégées de l'expulsion vers les pays où ils risquent d'être persécutés. Mais en Egypte les réfugiés restent vulnérables à l'expulsion bien qu'ils soient porteurs de documents du HCR", selon HRW.
L'organisation affirme ainsi qu'un réfugié soudanais a été expulsé le 25 janvier et que deux autres sont actuellement menacés du même sort. Selon HRW, une personne originaire du Darfour (ouest du Soudan) a en outre "disparu" après avoir été arrêtée par les services de sécurité d'Etat.
Source : Le Figaro