L'association française de solidarité avec les étrangers "La CIMADE" a condamné vigoureusement les pratiques de certains médecins consistant à exiger des migrants le paiement de plusieurs centaines d'euros en contrepartie de l’établissement de certificats médicaux attestant que "leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour".
"Nous avons constaté que de nombreux médecins se livraient à un racket auprès des migrants. Ils exigent d'eux le paiement de plusieurs centaines d'euros pour établir des certificats médicaux selon lesquels leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour sur le territoire français", a déploré une responsable de l’association dans une déclaration publiée lundi dans le journal "Le Parisien".
La semaine dernière, la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) avait suspendu un praticien d’un hôpital parisien pour avoir délivré des certificats médicaux à des migrants, en contrepartie de sommes d’argent, pour l’obtention d'un titre de séjour.
L'AP-HP a également fait savoir qu'une enquête interne "laisse supposer que d'autres patients dans des situations comparables auraient également été amenés à effectuer de tels versements".
"Cette affaire est l'arbre qui cache la forêt", a affirmé la responsable de la CIMADE, précisant que cette structure a recensé de nombreux témoignages sur ces pratiques.
La CIMADE a indiqué à cet effet, que les migrants, pris en charge par l’aide médicale d'Etat ou la couverture maladie universelle, n'ont pas à avancer d'argent aux médecins, relevant qu’elle avait signalé "ces entorses à la déontologie" au ministère de la Santé et que ce département a confirmé que "des demandes d'honoraires de la part des médecins sont indues".
16/05/2016
Source : MAP