Ils se nomment Brahim, Hitoko ou Akim. Ils ne se connaissent pas, ne se croiseront peut-être jamais, mais ont plusieurs points en commun.
Ce sont des migrants, des réfugiés ou des clandestins de passage à Istanbul, en Turquie, un passage qui prend des années pour certains. Ils rêvent tous d’entrer en Europe ou de s’envoler vers l’Amérique. Ils vivent de petits boulots, lorsque possible, en espérant une vie meilleure. Et ils fréquentent les mêmes lieux, les callshop d’Istanbul.
© Les Films de la Tortue
C’est là que le documentaire de Hind Benchekroun et Sami Mermer a été tourné, dans une de ces boutiques d’appel qui pullulent en plein cœur de la ville, et résonnent dans tant de langues. Ces callshop qui sont le seul lien entre ces étrangers et leur pays d’origine.
De conversations téléphoniques en confidences parfois désespérées, Hind Benchekroun et Sami Mermer ont su capter la réalité de ces migrants des temps modernes.
Callshop Istanbul sera présenté le 19 mai à la Cinémathèque québécoise à Montréal en projection spéciale organisée au bénéfice d’Amnistie internationale et leur campagne d’aide aux réfugiés syriens.
Le film prendra ensuite l’affiche en salle à Montréal dès le 20 mai à la Cinémathèque québécoise, au Cinéma Dollar et au cinéma Station Vu.
Callshop Istanbul a été présenté en compétition officielle en octobre 2015 aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM). Il est aussi passé par le Festival international du documentaire HOT DOCS de Toronto, et récemment au FIDADOC, le Festival international du documentaire d’Agadir, où il a remporté deux prix, le Grand Prix TV2M et le Prix des droits humains.
Le documentaire sera projeté dans le cadre du festival Documentarist en Turquie le 29 mai et le 2 juin 2016.
Hind Benchekroun et Sami Mermer
Hind Benchekroun a coréalisé avec Mary Fowles, en 2008, Taxi Casablanca, un film sur l’unique femme chauffeur de grand taxi dans cette ville. Elle a également coréalisé plusieurs films avec Sami Mermer, dont les Tortues ne meurent pas de vieillesse (Turtles do not die from old age), un long-métrage documentaire.
Ils développent actuellement un autre projet de film, en Anatolie, dans un village kurde déserté par les hommes partis travailler en Europe. Le documentaire portera sur la migration du point de vue de celles qui restent.
18 mai, 2016, Anne-Marie Yvon
Source : rcinet.ca