samedi 23 novembre 2024 05:38

Migrants-L'Otan prête à étendre son action en Méditerranée

L'Otan a convenu d'étendre ses opérations en Méditerranée pour aider l'Union européenne à bloquer le trafic de migrants, a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'issue d'une réunion avec ses homologues de l'Alliance jeudi à Bruxelles.

Le chef de la diplomatie américaine a souhaité que la mission de l'Otan en Méditerranée vienne appuyer la mission navale de l'UE, baptisée "Sophia".

"L'Otan peut jouer un rôle maritime en assistant Sophia afin d'empêcher (..) le trafic humain illégal", a déclaré John Kerry à la presse.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a fait écho aux propos de John Kerry: "Nous avons convenu que l'Alliance pouvait faire plus en Méditerranée", a-t-il dit en mentionnant plusieurs domaines où pourraient intervenir les bâtiments de l'Otan, notamment les renseignements.

L'Union européenne a déjà obtenu la mise en place en mer Egée, par où transitaient il y a encore quelques semaines des milliers de migrants et réfugiés, d'une mission conjointe Otan-UE, les employés de l'agence européenne de contrôle des frontières Frontex patrouillant dans les navires de l'Alliance.

Jens Stoltenberg a annoncé que les Etats-Unis allaient fournir un bâtiment pour cette mission, qui comprend des navires allemands et canadiens et a déjà refoulé une centaine de bateaux de migrants depuis son lancement en février dernier. QUE FAIRE DES MIGRANTS ?

Les responsables européens redoutent cependant que les migrants, refoulés de Grèce, reprennent la traversée de la Libye vers l'Italie.

La mission "Sophia" est cantonnée aux eaux internationales, trop éloignées des côtes pour intercepter les trafiquants qui naviguent dans les eaux libyennes.

La mission de l'Otan en Méditerranée, baptisée "Active Endeavour", a été mise sur pied après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

L'UE et l'Otan soulignent qu'elles pourraient opérer plus près des côtes libyennes, mais il leur faudrait pour cela le feu vert des autorités libyennes.

Un autre obstacle concerne le sort des migrants une fois qu'ils ont été récupérés en mer et qui ne peuvent retourner en Libye en raison de la situation chaotique qui règne dans le pays. "C'est l'une des questions importantes que nous devons examiner", a reconnu Jens Stoltenberg.

L'Otan a également étudié la possibilité d'une assistance accrue au nouveau gouvernement d'union en Libye dirigé par Fayez Seraj, trois jours après que les principales puissances mondiales réunies à Vienne ont proposé de lui apporter leur aide.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance ont ainsi discuté de la manière dont l'Otan pourrait aider à la mise en place d'un ministère de la Défense en Libye, et dont elle pourrait collaborer avec l'UE pour former des policiers, des douaniers et des garde-côtes.

Le Royaume-Uni préférerait que cette formation se déroule en Libye alors que l'Allemagne ne veut pas déployer ses hommes dans le pays et souhaite que l'instruction ait lieu en Tunisie.

Un responsable du département d'Etat américain a indiqué qu'une proposition avait été faite par l'Otan au gouvernement libyen au sujet de la formation des forces de sécurité mais que ce dernier, soucieux d'affirmer son indépendance, n'avait pas encore engagé de discussions officielles à ce sujet.

19 mai 2016, Robin Emmott et Lesley Wroughton

Source : Reuters

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