Depuis la faillite du ténor du maritime au Maroc, à savoir Comarit, Intershipping est à ce jour la seule compagnie marocaine sur le détroit. Et son activité actuellement limitée à trois lignes entre le Maroc et l’Espagne prive les MRE de France des bateaux battant pavillon marocain. La récente révélation du lancement prochain d’une compagnie a éveillé les espoirs de retour d’un opérateur marocain sur les liaisons entre Sète et le nord du Royaume actuellement sous monopole de l’italien GNV.
« Vivement qu'une autre compagnie fasse surface [sur Sète-Tange]. On aimerait avoir le choix… », soupire Lalla Soumiya. Comme cette MRE de France, la quasi-totalité de la communauté marocaine de l’Hexagone habituée des voyages en ferry vers le Maroc en été s’impatiente de voir l’arrivée d’autres compagnies sur les liaisons entre Sète et Tanger ainsi que Nador. Après la faillite de Comarit, Grandi Navi Veloci (GNV) y détient le monopole.
En 2013, la compagnie italienne a essuyé de nombreuses critiques de la part des MRE qui dénonçaient les tarifs élevés. Depuis lors, plusieurs voix sur les réseaux sociaux notamment ont appelé au regroupement des MRE pour la création d’une nouvelle compagnie. « Mais le maritime, ce n’est pas si aisé que ça », glisse dans un entretien avec Yabiladi un capitaine marocain qui jouit d’une longue expérience. « En plus de disposer du financement nécessaire, il faut surtout une expertise dans le domaine, et ça, ce n’est pas donné », argue-t-il.
Pour des prix abordables
Chaque projet de compagnie sur le détroit a toujours fait réagir les MRE de France. Et la révélation du lancement prochain d’un nouvel opérateur marocain ne fait pas exception. « Tous les MRE attendent cette nouvelle avec impatience. Surtout des bateaux au départ de Sète pour Tanger et Nador ... », commente Aswatfree. Amazigh-rocain pense, quant à lui, que ce serait surtout important pour atténuer l'augmentation des prix des billets. Et Tangerois034 de renchérir : « Espérons en effet que cela […] remette enfin un peu de concurrence [sur la ligne Sète-Tanger] ».
Pour rappel la nouvelle compagnie est née d'une association entre un grand groupe maritime grec –Attica Group- et un grand groupe bancaire marocain, suite à une convention de ce dernier avec le ministère de l’Equipement et du Transport. D’après des sources concordantes au sein de la profession, elle aurait déjà affrêté deux bateaux et devrait se lancer initialement sur Tanger-Algesiras avant de desservir ensuite au moins 7 lignes du détroit de Gibraltar dont celles entre la France et le Maroc.
A moins de trois semaines du lancement de l'Opération transit, le temps presse. Actuellement, le dossier est entre les mains de la Marine marchande. Un désaccord au sujet du cahier des charges empêcherait encore la compagnie de prendre la mer. Selon les dernières informations reçues par Yabiladi, les discussions seraient en cours. « Depuis le début de la cette semaine, les réunions sont allées au-delà des heures de travail. La Marine marchande ne veut pas fléchir, les Grecs non plus », indique notre source au sein de la profession.
1/5/2016, Ristel Tchounand
Source : yabiladi.com