L’opération d’évacuation du camp informel d’Idomeni, situé à la frontière gréco-macédonienne, a commencé, dans le calme, mardi 24 mai au petit matin. En quelques heures, 2 031 des 8 400 migrants qui s’entassaient là depuis des mois ont été transférés par bus vers plusieurs anciennes usines ou entrepôts désaffectés, situés aux alentours de la grande ville du nord de la Grèce, Thessalonique. Les autorités grecques ont affirmé que l’ensemble du site serait entièrement vidé d’ici à une semaine. La plupart des médias ont été interdits d’accès.
Deux jours auparavant, les rumeurs d’une prochaine évacuation emplissaient le camp. Mais les migrants étaient plus occupés à tenter de se protéger de la pluie diluvienne qui s’abattait sur eux depuis le matin, transformant le camp en un vaste champ de boue. Amar, un Syrien de 27 ans, qui ne croyait pas à une évacuation, n’avait aucune envie d’aller, de lui-même et comme c’était pourtant possible, vivre dans l’un des trente camps officiels disséminés à travers tout le pays. « Ici, à Idomeni, au moins, je suis libre et je peux gagner un peu d’argent », racontait alors le jeune homme.
Pour survivre, les migrants avaient organisé toute une économie parallèle. Petites cantines de restauration pour vendre des falafels, barbiers, vendeurs de cartes SIM, petites épiceries approvisionnées par les fermiers du coin. Mais aussi, et c’est l’une des raisons qui ont poussé le gouvernement grec à lancer l’opération d’évacuation, des trafics en tout genre. Revente de cigarettes de contrebande en tête. Un bon business dans lequel...Suite