La coprésidente de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), dont la ligne anti-islam recueille 13% d'opinions favorables dans les sondages, est mise en cause pour des déclarations devant la commission de contrôle électoral de l'Etat-région de Saxe (est), où elle est élue depuis 2014 avec 13 autres membres de son parti.

Frauke Petry avait déposé sous serment fin 2015 devant cette commission parlementaire, au sujet du financement de la campagne électorale de son parti en 2014 en Saxe, et fait l'objet d'une plainte déposée par un élu de la gauche radicale pour faux témoignage, un délit passible de cinq ans de prison.

Le procureur de Dresde, capitale de la Saxe et berceau du mouvement islamophobe Pegida, avait refusé l'ouverture d'une enquête au motif que la commission de contrôle n'est pas une institution devant laquelle on doit déposer sous serment. Avec cette lecture, aucune poursuite pour parjure n'était possible.

Mais le parquet général de Saxe en a jugé autrement, sur la base d'une législation locale. L'enquête a débuté par un courrier réclamant la levée de l'immunité de Mme Petry au Parlement saxon, qui devra rendre sa décision sous 48 heures, a indiqué un porte-parole du parquet mercredi.

Le parquet n'a cependant pas précisé en quoi les déclarations concernées pourraient être mensongères.
Chimiste de 40 ans au verbe haut, Frauke Petry est le principal visage de l'AfD depuis qu'elle a évincé à l'été 2015 le cofondateur du parti. Elle incarne une ligne nationale-conservatrice très populaire en ex-RDA et a largement inspiré la tonalité du premier programme du parti adopté le 1er mai.

Créé au printemps 2013 par des opposants à l'euro, l'AfD a pris un virage antiréfugiés à la faveur de l'afflux de demandeurs d'asile en Allemagne, qui en a accueilli 1,1 million l'an dernier, puis anti-islam lorsque la fermeture de la route des Balkans a tari les arrivées de migrants.

25/05/2016

Source : AFP