samedi 23 novembre 2024 03:17

Islam et judaïsme revisitent leur histoire commune

Organisée à l’initiative du Sepharadic Legacy Series, en collaboration avec la Communauté juive marocaine de Toronto et l’Association Mimouna, la Conférence nord-américaine de la communauté juive marocaine a permis de mettre en avant la particularité du modèle de vivre ensemble marocain.

«C'est au Maroc et nulle part ailleurs qu’aujourd’hui islam et judaïsme revisitent, reconstruisent et approfondissent une relation et une proximité enracinées dans des siècles d’histoire commune», a déclaré, mardi à Rabat, André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi Mohammed VI. «Nous vivons un momentum inédit qui, chaque jour un peu plus, se nourrit du consensus national qui le porte désormais sans frilosité à tous les niveaux de notre société et dans les franges les plus larges de nos diasporas quelle que soit la latitude sous laquelle elles évoluent», a souligné M. Azoulay, qui s'exprimait lors de la Conférence nord-américaine de la communauté juive marocaine, organisée à l’initiative du Sepharadic Legacy Series en collaboration avec la Communauté juive marocaine de Toronto et l’Association Mimouna.

«Il nous faut prendre la juste mesure de cette réalité nouvelle et exemplaire longtemps voulue, désirée et rêvée par beaucoup d’entre nous», a ajouté le conseiller du Souverain en rappelant l’engagement de tous ceux qui depuis les années 1970, notamment au sein du groupe «Identité et Dialogue», se sont mobilisés pour que «la refondation de notre société se fasse par la connaissance réciproque de nos histoires respectives, par le respect mutuel et par un discours de vérité porteur de dignité partagée et de légitimité». «C’est à l’aune de ce volontarisme militant, sans tabou, lucide et déterminé, que s’est nourrie la résilience marocaine et sa longue marche pour que diversité, pluralisme et altérité retrouvent la place qui leur revient dans notre société», a affirmé M. Azoulay, en rendant hommage dans cette perspective au leadership déterminant de S.M. le Roi Mohammed VI pour le succès et la pérennité de tous ces choix fondateurs de la modernité du Maroc.

De son côté, le ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Rachid Belmokhtar, a rendu hommage à plusieurs personnalités marocaines de confession juive, notamment Edmond Amran Maleh et Simon Levy, faisant observer que la diaspora constitue un prolongement de son pays d’origine au-delà des frontières géographiques. Pour sa part, l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, Dwight L. Bush, a relevé que les efforts entrepris au Maroc pour promouvoir le dialogue islamo-judaïque auront un impact «positif partout dans le monde», mettant en avant l’engagement traditionnel du Royaume en faveur de la promotion du dialogue interreligieux et entre les cultures, une des raisons qui font du Maroc «un partenaire important» pour les États-Unis. À son tour, El Mehdi Boudra, président de l’Association Mimouna, a relevé que cette conférence est le fruit de plusieurs mois d’efforts et de contacts avec les partenaires nord-américains. Cet événement a pour objectif de préserver le patrimoine judéo-marocain, renforcer les ponts de communication et de connaissance, renouer avec la diaspora judéo-marocaine et montrer son attachement à son pays d’origine, a-t-il dit. Cette conférence, qui s’inscrit dans la continuité du dialogue judéo-marocain, vise à stimuler les échanges et le rapprochement des communautés, revisiter les racines, établir des réseaux nationaux et consolider et favoriser le partage des valeurs communes du vivre ensemble. Tenue sous le thème «Approfondir et élargir le dialogue judéo-musulman et celui de toutes nos cultures», la réunion s’est déroulée en deux panels, modérés par Yossef Ben Meir, président de la Fondation du Haut Atlas, en présence d’une soixantaine de délégués de la communauté juive d’Amérique du Nord, de membres de l’Association Mimouna, de professeurs universitaires et de chercheurs. 

26 mai 2016, L.M

Source : Le Matin

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