La plus grande crise des migrants en Europe depuis la Seconde guerre mondiale est un problème "mondial" qui doit être traité solidairement, ont jugé vendredi les dirigeants du G7, promettant d'augmenter leur aide et appelant à remédier à ses causes.
"Le G7 reconnaît que les mouvements à grande échelle de migrants et de réfugiés représentent un défi mondial qui appelle une réponse mondiale", selon la déclaration finale publiée à l'issue d'un sommet au Japon.
En 2015, environ 1,3 million de migrants, dont bon nombre venus de pays déchirés par les conflits comme la Syrie et l'Irak, ont demandé l'asile à l'Union européenne, dont plus d'un tiers à l'Allemagne.
Pour l'instant cette année, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 190.000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer, gagnant l'Italie, la Grèce, Chypre et l'Espagne. Plus de 1.300 personnes ont perdu la vie au cours du voyage.
"Nous nous engageons à augmenter l'aide mondiale pour répondre aux besoins immédiats et à long terme des réfugiés et des autres personnes déplacées ainsi qu'à ceux des communautés hôtes", ont dit les dirigeants des sept pays industrialisés.
Le G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Canada) ne cite aucun chiffre.
Mais d'après la chancelière allemande Angela Merkel, le groupe a décidé de se concentrer cette année "spécialement sur l'Irak" et va fournir à Bagdad 3,6 milliards d'euros.
"Le G7 encourage les institutions financières et les donateurs bilatéraux à renforcer leur aide financière et technique", ajoutent les dirigeants, alors que ces migrations ont fourni le terreau de mouvements populistes d'extrême droite à travers l'Europe.
Parallèlement, souligne le G7, il faut s'attaquer aux "causes profondes" de ces déplacements massifs de populations, "qui résultent des conflits, de la fragilité de l'État et de l'insécurité, des facteurs démographiques, économiques et environnementaux ainsi que des catastrophes naturelles".
Le G7 "rappelle que seuls des accords politiques durables conclus dans les pays d'origine, dont la Syrie, apporteront des solutions pérennes au problème des déplacements forcés, en particulier des réfugiés".
Le président du Conseil européen Donald Tusk avait lancé la veille à Ise-Shima un appel urgent à la communauté internationale pour lui demander d'agir.
"Nous sommes conscients que c'est en raison de la géographie que l'Europe supporte, et va continuer de supporter, la plus grande part de responsabilité", avait-il dit.
"Ceux qui critiquent l'Europe devraient plutôt réfléchir à la façon d'accroître leur aide car ce que fournit l'Europe est déjà massif", avait-il ajouté.
27/05/2016
Source : AFP