mercredi 3 juillet 2024 10:34

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Des parlementaires vont auditer la politique d'immigration de Sarkozy

La politique d’immigration menée sous l’égide Nicolas Sarkozy depuis son élection est-elle efficace et rationnelle au plan économique, ou s’agit-il seulement d’un affichage politique censé piquer des voix au FN?

«Nicolas Sarkozy se veut le champion de la “culture du résultat”. Le moment est donc venu d’évaluer cette culture à l’aune de ses résultat», ont annoncé hier des parlementaires de tous bords.

Concrètement, une vingtaine de députés - dont des députés européens - et sénateurs vont lancer un audit de l’action du gouvernement en matière d’immigration.

Ces élus relèvent que le Parlement va bientôt examiner un «nouveau projet de loi visant à réformer le code d’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda)». «Cette cinquième loi en sept ans appelle à s’interroger: s’il faut au gouvernement vingt fois sur le métier remettre son ouvrage, ne convient-il pas désormais de demander des comptes à la politique d’immigration?», questionnent-ils.

Fer de lance de cette contre-expertise de l’action du gouvernement en la matière, l’association Cette France-là, créée en 2007 par un groupe d’universitaires, militants associatifs, journalistes. En mars 2009, ils ont publié un premier bilan critique de la politique française d’immigration sous forme d’un ouvrage également intitulé «Cette France-là». Le second tome sort, demain, en librairie.

A leur tour, et en association avec le collectif Cette France-là, des députés et sénateurs ont décidé de soumettre la politique d’immigration de Sarkozy, à une véritable évaluation. Ils sont une vingtaine de tous bords. De gauche évidemment, mais également de l’UMP comme Françoise Hostalier et Etienne Pinte, et du Modem avec Jean-Luc Bennahmias.

Pour donner du poids à leur initiative, ces élus vont demander officiellement la création d’une commission d’enquête parlementaire. Cette création nécessitant l’aval du gouvernement et des présidents de groupe, puis étant soumise au vote des parlementaires, il n’est pas sûr qu’elle aboutisse. A défaut, ces députés et sénateurs créeront un groupe de travail informel.

«En tant que parlementaires, nous avons chacun, de manière individuelle, un pouvoir de contrôle légal de l’action du gouvernement. Nous allons le mettre au pot commun», précise Daniel Goldberg, député PS.

Pour réaliser leur audit, les élus vont auditionner des responsables politiques, des syndicalistes, des représentants du patronat, des militants associatifs et des chercheurs.

Hier, ces parlementaires ont donné quelques indications sur les questions qu’ils entendent leur poser. «Je voudrais savoir quelles sont les politiques qui pourraient être mises en place pour prévenir les vagues migratoires qui sont devant nous», indique Françoise Hostalier. Martine Billard, député Gauche démocrate et républicaine, s’interroge, elle, sur «les bénéfices que retirent les entreprises qui utilisent des travailleurs sans-papiers». Richard Yung, sénateur PS, voudrait des précisions sur «l’efficacité des systèmes dits “de retour”». Les étrangers touchent une aide pour rentrer chez eux. Daniel Goldberg souligne que beaucoup d’étrangers en situation irrégulière travaillent dans le champ de «l’aide à la personne». «Comment peut-on faire sans eux?» s’inquiète-t-il.

L’audit prendra la forme d’un rapport dont la date de la parution - ainsi que le calendrier des auditions - seront précisés le 4 mai, date du lancement officiel de cette opération vérité.

Source : Libération

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