vendredi 22 novembre 2024 15:19

La discrimination « négative » à l'italienne dans le bâtiment

Le bâtiment en Italie a été durement touché par la crise obligeant les entreprises de ce secteur à licencier. Selon « L'Espresso », en dépit des mesures de relance du gouvernement Berlusconi, ce secteur a perdu en un an 16 % de ses emplois. Mais l'hebdomadaire italien se penche sur un nouveau phénomène. Les ouvriers qui ont été licenciés sont presque tous des Italiens : 54.000 dont 40.000 dans le seul Mezzogiorno. En revanche, le bâtiment a embauché 25.000 immigrés, surtout dans le Nord. « L'Espresso » a interviewé des salariés du secteur, étrangers et italiens, patronat, syndicat, pour comprendre. Tous ont été d'accord sur un point : « Les travailleurs étrangers sont plus corvéables », comme le résume le responsable de la caisse d'allocations chômage de Milan. En revanche, les Italiens connaissent mieux leurs droits. Pour l'hebdomadaire, paradoxalement, les mesures prises par le ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, de la Ligue du Nord, un parti défavorable à l'immigration, ont aggravé la situation. Avec l'introduction du « délit d'immigration clandestine », le nombre de sans-papiers travaillant dans la construction sans être déclarés socialement a augmenté, affirme une responsable syndicale. Du coup, l'INPS, l'organisme chargé du recouvrement des cotisations sociales, a décidé de renforcer ses contrôles et le Comité européen des droits sociaux, chargé de faire respecter la charte sociale européenne, a demandé au gouvernement italien de garantir la protection sociale des immigrés en Italie, notamment en faisant mieux respecter les règlements en matière de sécurité.

Source : Les Echos

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