La police allemande a annoncé mercredi avoir mené, pour la première fois, une série de perquisitions liées à des propos haineux tenus sur internet, en particulier sur Facebook, sur l'ensemble du territoire.
Les logements de quelque 60 personnes ont été perquisitionnés dans 14 des 16 Etats régionaux allemands, a-t-elle précisé. Personne n'a été interpellé dans l'immédiat mais du matériel informatique, des appareils photos et des smartphones ont été saisis.
La police criminelle allemande s'est en particulier concentrée sur les membres d'un groupe créé sur Facebook qui, entre juillet et novembre 2015, a loué, à plusieurs reprises, le régime nazi et diffusé des contenus xénophobes, antisémites et d'extrême droite.
"La violence, y comprise verbale, de quelque forme qu'elle soit et quel que soit son contexte" n'est "pas acceptable", a jugé le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière. Il existe "des principes moraux en dehors et sur internet", a-t-il ajouté, précisant que "le droit pénal s'applique aussi sur internet".
La dirigeante du groupe des Verts au Bundestag, Katrin Göring-Eckardt, a de son côté enjoint à Berlin de se montrer plus ferme vis-à-vis de Facebook. "Le gouvernement doit enfin commencer à agir de manière conséquente et durable contre la haine passible de poursuites", a-t-elle souligné. "Le gouvernement a trop longtemps essayé de régler le problème par des séances de groupes de travail avec Facebook and Co", a-t-elle critiqué.
Depuis l'arrivée, l'an dernier, d'environ un million de migrants en Allemagne, les commentaires haineux et racistes n'ont cessé de se multiplier sur la toile au point que certains grands médias tels que Der Spiegel ont fermé leurs forums de discussion pour éviter des tombereaux d'injures.
L'Allemagne a également connu une forte augmentation des violences en tout genre commises contre les réfugiés.
"Les agressions contre des foyers de réfugiés sont souvent le résultat d'une radicalisation qui commence aussi sur les réseaux sociaux", a commenté le responsable de la police criminelle, Holger Münch, cité par l'agence allemande de presse Dpa.
13/07/2016
Source : AFP