L'armée va participer au contrôle des frontières de la Serbie, a annoncé samedi le Premier ministre, Aleksandar Vucic, qui a prévenu que son pays n'entendait pas devenir un "parking" pour les migrants.
Depuis le renforcement des mesures de contrôle des frontières en Hongrie, le nombre de migrants bloqués en Serbie augmente régulièrement. Ils étaient samedi 2.669, selon M. Vucic.
En Macédoine et en Hongrie, l'armée est déjà mobilisée.
"Nous formerons des équipes conjointes de l'armée et de la police afin de protéger nos frontières", a déclaré M. Vucic lors d'une conférence de presse.
A l'inverse des militaires, les policiers sont en effet habilités à arrêter les personnes en situation illégale sur le territoire de la Serbie.
Aleksandar Vucic n'a pas donné de détails sur le nombre de militaires qui seront engagés.
"Ce matin à 07H00 (05H00 GMT), 2.669 migrants étaient sur notre territoire dont 85% venant d'Afghanistan et du Pakistan, le nombre de Syriens est très petit", a-t-il dit.
La Serbie a une capacité d'accueil de 6 à 7.000 migrants.
"Ceux qui entreront en Serbie sans document et qui ne demanderont pas l'asile, seront expulsés de Serbie dans un délai de 30 jours, conformément à la procédure", a averti le Premier ministre.
Il a affirmé que depuis le début de la crise, la Serbie avait fait preuve de "solidarité, sans jamais examiner la possibilité de dresser des murs".
Aleksandar Vucic a appelé l'Union européenne à trouver "une solution globale" à la crise migratoire. Il a prévenu que la Serbie ne serait pas "un parking pour les Afghans et les Pakistanais, arrivés en Serbie en provenance de pays de l'UE, dont personne ne veut".
Belgrade s'était inquiété, la semaine dernière d'une "augmentation substantielle du nombre de migrants" sur son territoire et a regretté l'attitude de ses voisins croate et hongrois, qui laisseraient Belgrade gérer seul cette question.
Des centaines de milliers de migrants empruntant la route des Balkans avaient notamment transité par la Serbie en 2015 et début 2016. Le flot avait tari en mars après la fermeture des frontières le long de cette route.
Mais, par petits groupes, quelques centaines de migrants continuent de passer clandestinement, en route vers l'Europe occidentale, au rythme de quelques centaines par jour.
16/07/2016
Source : AFP