Les années passent mais ne changent pas la réalité des Marocains d’Italie. Bien qu’ayant été fortement impactés par la crise économique, ils restent les premiers entrepreneurs étrangers, selon une étude récemment publiée. Le commerce demeure toujours leur domaine de prédilection.
L’entreprenariat étranger en Italie se porte bien et les Marocains sont les premiers à y contribuer, révèle le Centre d'études et de recherche Idos dans l’édition 2016 d’une étude intitulée « L'immigration et l'esprit d'entreprise », publiée lundi 18 juillet.
Selon les données de la Chambre de commerce à fin 2015, le pays comptait plus de 550 000 entreprises gérées par des immigrés, soit 9,1 % du total des entreprises italiennes. C’est la première fois en quatre ans que le nombre d'entreprises a cessé de diminuer grâce à la contribution dynamique de l'entreprenariat des immigrés.
+ 17 017 entreprises en un an
Pour la quatrième année consécutive, les Marocains arrivent en tête des entrepreneurs de la Botte avec cette fois 14,9 % des entreprises gérés par des ressortissants du royaume, soit 81 950 structures. Une belle progression pour les MRE d’Italie qui ne détenaient que 64 933 entreprises en 2014, soit 17 017 sociétés de plus en l’espace d’une année. Viennent ensuite les Chinois (+ 11,1 %) les Roumains (+ 10,8 %) et les Bangladais (+ 10 %) qui ont vu leur nombre d’entreprises fortement progressé ces dernières années.
Si la construction, l’industrie manufacturière, l’hébergement et la restauration sont des domaines dans lesquels les entrepreneurs immigrés en Italie ont beaucoup investi ces dernières années, le commerce reste le domaine de prédilection des Marocains : 73,3 % de leurs sociétés y sont dédiées. Toutefois, ces derniers diversifient de plus en plus leurs investissements en se lançant dans des projets plus innovants, comme souligné dans l'étude Idos 2015.
Prometteur pour le co-développement
Les auteurs du rapport relèvent également le rôle important que joue l’entrepreneuriat dans l’intégration des immigrés - un phénomène « à encourager. » Ils recommandent ainsi de mettre l'accent sur une « extrême simplification des procédures », qui devrait cependant « s’appliquer à toutes les entreprises italiennes, quel que soit le lieu de naissance du titulaire. » « Nous sommes aujourd’hui face à un grand nombre d'entreprises qui, si elles sont correctement prise en charge, peuvent fonctionner en tant que pivot pour l'insertion d'actions prometteuses de co-développement », commente Ugo Melchionda, président du Centre d'études et de recherche Idos.
Du côté de l’entreprise américaine de transfert de fonds Money Gram, qui récompense le meilleur entrepreneur immigré de l’année - l’an dernier c’était le Marocain Abderrahim Naji qui avait été primé -, on pense qu’il y a matière à dégager de la valeur ajoutée de toutes les entreprises si les choses sont bien faites. « Même les expériences moins structurées peuvent déclencher des chemins fructueux vers la croissance et le succès, comme en témoignent les nombreux entrepreneurs immigrants finalistes au MoneyGram Award, qui se distinguent pour avoir obtenu des résultats remarquables en termes d'innovation et de profit, mais aussi au niveau de l'emploi et la responsabilité sociale », a déclaré Massimo Canovi, vice-président de MoneyGram pour l'Europe du Sud.
20/07/2016, Ristel Tchounand
Source : Yabiladi