samedi 23 novembre 2024 01:15

Les diasporas, vecteurs d’influence ou de fragilisation des Etats ?

Le syllogisme est assez simple et, du coup, apparemment imparable. Les diasporas font partie de la mondialisation. La mondialisation menace les Etats-nations et leur souveraineté. Donc les diasporas menacent les Etats-nations et leur souveraineté.

On pourrait presque s’arrêter là tant la démonstration semble tenir debout et susciter l’approbation. Pourtant, à y regarder de plus près, chacune de ces affirmations mérite qu’on y revienne.

D’une part, qu’est-ce qu’une diaspora ? Initialement religieux, longtemps limité au seul peuple juif, le sens du mot se transforme au cours du XXe siècle pour progressivement désigner les fractions d’un peuple vivant en dehors des frontières « naturelles » ou « historiques » de ce dernier (la diaspora kurde ou chinoise), ou encore la localisation d’une de ces fractions (la diaspora malienne en France).

La charge négative du terme appliqué aux seuls juifs avant la fondation d’Israël ou à d’autres nations sans Etat a disparu au profit d’une version positive, où diaspora ne signale plus la perte mais, au contraire, le lien entre un référent d’origine (une terre ou un Etat) et les fractions disséminées de ce peuple. De la sorte, ce qui se multiplie avec la mondialisation, ce ne sont pas les migrations – contrairement aux apparences, nous ne vivons pas à l’époque où les gens se déplacent le plus en proportion de la population mondiale, notamment par rapport à la fin du XIXe siècle – mais la capacité de conservation ou de recomposition du lien en dépit de la distance…Suite

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