L'application des dispositions du code de la famille dans les pays d'accueil constitue l'une des préoccupations majeures des marocains établis à l'étranger, a indiqué M. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger.
Mettant l'accent sur les spécificités culturelles, politiques et socio-économiques des pays d'accueil et les problématiques qui en découlent en matière d'application du code de la famille, M. Ameur a fait savoir que son département accorde un intérêt particulier aux questions se rapportant à la femme marocaine, à la famille et à la Moudawana.
Intervenant à l'ouverture, vendredi à Oujda, d'un colloque international sur le thème "Code de la famille et réalité d'application à l'étranger", le ministre a souligné que le traitement des problèmes et des attentes de la communauté marocaine à l'étranger doit se faire dans le cadre d'une approche globale et durable.
Le Maroc, a-t-il fait remarquer, s'est engagé ces dernières années dans un projet national fondé sur une vision tournée vers l'avenir et des programmes bien définis au profit des marocains résidant à l'étranger qui, a-t-il dit, contribuent activement au développement du Royaume et à son rayonnement, et à la défense de son unité et de ses valeurs.
Mettant en avant la haute sollicitude dont SM le Roi entoure les Marocains résidant à l'étranger, M. Ameur a mis l'accent sur les multiples initiatives entreprises pour promouvoir la situation de la femme et de la famille dans les pays d'accueil.
Il a cité notamment la mise en place d'un programme global visant à remédier au manque relevé en matière de sensibilisation des familles marocaines et des acteurs de la société civile sur les nouvelles dispositions du code de la famille, ainsi que la création de mécanismes d'accompagnement juridique pour l'application du Code de la famille à la communauté marocaine résidant à l'étranger et leur généralisation cette année à l'ensemble des consulats du Royaume.
Il a mis l'accent de même sur le renforcement des services sociaux au sein des consulats tout en les dotant des moyens et ressources humaines nécessaires, faisant savoir qu'un réseau de spécialistes des questions de la femme et de la famille et en cours de création avec pour objectif d'apporter le soutien et la défense des droits de la communauté marocaine et de répondre à ses besoins.
Saluant le choix du thème retenu pour ce colloque de deux jours et l'approche scientifique prometteuse prônée dans l'élaboration du programme et des axes à débattre, M. Ameur a émis le souhait de voir les participants se pencher non seulement sur les contraintes et les dysfonctionnements liées à l'application du code de la famille aux MRE, mais aussi les changements et les améliorations à introduire pour promouvoir les questions de la femme et de la famille.
De son côté, M. Jaouad Achakouri, chargé de mission au sein du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, a estimé que ce genre d'initiatives scientifiques constituent une introduction essentielle pour détecter et analyser les problématiques liées à l'immigration, ainsi que les questions intéressant les Marocains du monde, notant que le code de la famille est un acquis national.
Pour sa part, le président de l'université Mohamed Premier d'Oujda, M. Mohamed El Farissi, a relevé que le code de la famille offre un cadre général permettant à la famille marocaine d'évoluer dans la cohésion et l'équilibre.
Cette loi structurante s'inscrit dans le processus de développement global que connaît le Royaume et contribue à la consolidation des bases de la société marocaine démocratique et moderne, a-t-il ajouté.
Initié par le laboratoire de recherche en droit de la famille et immigration, relevant de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales d'Oujda, ce colloque s'inscrit dans la continuité des études et activités réalisées par le laboratoire ces cinq dernières années en vue d'accompagner les différentes phases d'application du code de la famille.
Pour le comité d'organisation, cette rencontre constitue une opportunité pour soulever les problèmes juridiques rencontrés par la famille marocaine établie à l'étranger. L'objectif est de trouver les solutions adéquates dans le cadre d'une approche globale pour une meilleure adaptation des dispositions du code de la famille avec la réalité dans les pays d'accueil tout en préservant l'identité nationale.
"Aspects de conflit du régime juridique de mariage", "Aspects de conflit du régime juridique et juridictionnel de la dissolution du pacte conjugal", "Exécution des jugements en droit de la famille", "droits financiers des conjoints et des enfants" et "la pension alimentaire, la garde des enfants et le droit de visite" sont les principaux axes qui seront débattus par les participants.
Le colloque est organisé en partenariat avec le ministère de la Justice, le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger, le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger, l'université d'Anvers (Belgique) et l'Institut pour les études marocaines et méditerranéennes.
Source : MAP