L'enquête ouverte par le parquet d'Anvers à propos de la page Facebook du groupe d'extrême-droite la "Vlaamse Verdedigings Liga" (VVL- Ligue de défense flamande) est close et donnera lieu à des poursuites, a indiqué mercredi le ministère public de la ville, qui doit encore déterminer précisément les préventions et l'identité des personnes citées à comparaître. Les faits ne seront donc pas classés sans suite, rapportent les médias belges.
La décision du parquet intervient après la publication de commentaires haineux sur la mort d'un jeune Flamand d'origine marocaine écrits sur la page Facebook de la VVL, un groupe d'extrême-droite créé en 2012.
La Ligue avait fait l'objet d'une plainte en avril 2015 de la part d'Unia, l'ex-centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme et le parquet anversois a joint au dossier les signalements qu'il a reçus à la suite des commentaires racistes ayant visé feu Ramzi Mohammad Kaddouri, décédé dans un accident de quad au Maroc.
Unia s'est dit satisfait de ce signal envoyé par le parquet anversois. "C'est un bon signal du parquet. En envoyant devant la justice les responsables d'une telle page, une attention plus soutenue sera portée à ce phénomène et c'est nécessaire", a expliqué le porte-parole d'Unia. En 2015, Unia a reçu 654 signalement de faits impliquant des médias, qui ont donné lieu à l'ouverture de 365 dossiers; 92% de ces dossiers concernaient des messages de haine sur Internet. Les commentaires haineux contre feu Mohammad Kaddouri ont provoqué un tollé dans toute la classe politique flamande, selon les médias belges, qui en reproduisent quelques uns, tels que "Il était en vacances dans son pays d'origine. Il donne le bon exemple en restant là-bas", "Mieux vaut un qu'aucun", "Si ça c'est un Flamand, moi je suis Saint-Nicolas" ou "Un Arabe en moins".
Réagissant à ces commentaires Sven Gatz, ministre flamand de la Culture et des Médias, a dénoncé un "racisme dégueulasse et maladif". "Ces gens-là doivent se faire soigner mais ne le peuvent/veulent pas", s'est il indigné. "Comment la mort d'un jeune garçon peut engendrer de telles remarques ignobles ? Qu'est-ce qui cloche dans ce monde ?", s’est, pour sa part, demandée la députée flamande Tine Soens. ‘’Zuhal Demir, parlementaire, va même plus loin. Elle appelle la commune de Genk à saisir Unia (ex-centre interfédéral pour l'Egalité des Chances)’’. "Ces réactions sont indignes, dégoûtantes et n'ont pas leur place en Flandre. La société ne peut tolérer un tel racisme", a-t-elle dénoncé.
03/08/2016
Source : MAP