mercredi 3 juillet 2024 12:33

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La route des Balkans est méconnaissable

Un million de réfugiés ont rejoint l'Europe en 2015, dont un grand nombre en empruntant la route des Balkans. Un an après, cette dernière a bien changé.

Des centaines de milliers de réfugiés ont voyagé l'année dernière vers l'Europe en empruntant la route des Balkans. Des images qui sont restées dans les mémoires. En 2015, plus d'un million de personnes ont rejoint l'Union européenne, dont plus de 200 000 pour le seul mois d'octobre.

Un an après, la route des Balkans affiche désormais un tout autre visage. Les interminables files humaines avançant le long du chemin de fer ont disparu, de nombreux espaces publics sont vides et les gares sont pratiquement désertes. La route des Balkans est fermée depuis le mois de mars et de nombreux pays d'Europe de l'Est ont fermé leurs frontières. L'UE a signé un accord avec la Turquie pour réduire l'afflux des réfugiés et beaucoup d'entre eux se retrouvent bloqués en Grèce.

Baschi Seelhofer est membre du conseil d'administration de l'association suisse Be aware and Share, qui vient en aide aux réfugiés en Grèce. Il estime que depuis que la Turquie est parvenue à un accord avec l'UE, les réfugiés sont moins nombreux. Mais de là à parler d'accalmie, il y a un pas qu'il refuse de franchir.

«Ici, je meurs chaque jour»

«Beaucoup sont coincés dans les îles grecques. Ils sont frustrés et désespérés. Nombreux sont les réfugiés qui n'ont pas assez d'argent pour payer les passeurs», relate Baschi Seelhofer. «Les gens disent des choses comme: «Je veux rentrer en Syrie, là-bas je ne mourrai qu'une fois. Ici, je meurs chaque jour».»

Seelhofer s'apprête à retourner en Grèce, sur l'île de Chios, où environ 2 500 réfugiés patientent. Il s'agit surtout de familles, établies dans des camps surpeuplés et sans structure. La résignation, la violence et l'alcool sont des problèmes majeurs, constate Baschi Seelhofer. Avec son équipe, l'homme de 29 ans essaie d'aider les réfugiés à retrouver un sens à leur vie. Les enfants ont l'occasion d'aller à l'école. «Pendant quelques heures, ils sont des écoliers et non des réfugiés», explique-t-il.

On ignore combien de temps cette situation va encore durer, d'autant plus que l'accord entre l'UE et la Turquie se fragilise. La Turquie demande à l'UE d'exempter de visa les voyageurs turcs, faute de quoi elle dénoncera l'accord. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a assuré pour sa part que l'UE ne céderait pas au chantage.

3/8/2016, Viviane Bischoff

Source : L'essentiel

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