La présence de centaines de migrants cherchant à passer d'Italie en Suisse ou en France, provoquait des tensions à Côme et surtout à Vintimille, où des militants anti-frontières italiens ont dû renoncer à une manifestation dimanche.
A Vintimille, ville côtière frontalière de la France, un important dispositif policier avait été déployé, au lendemain du décès d'un policier, victime d'un infarctus, en marge d'échauffourées près d'un centre de la Croix-Rouge abritant environ 600 migrants.
"Dans le climat de répression et d'instrumentalisation actuels, faire une manifestation aurait été un suicide", a déclaré à l'AFP un des militants "No Border", qui avaient dans un premier temps appelé à une manifestation dimanche après-midi.
"Nous ne voulons pas tomber dans le piège, et pour cela nous avons (...) opté pour un sit-in en défense des personnes +en voyage+ qui sont enfermées" à Vintimille, ont ajouté les militants lors d'une conférence de presse.
Vendredi soir, 140 migrants accompagnés de dizaines de militants "No Borders" avaient quitté le centre de la Croix-Rouge et réussi à passer en France. Interceptés, ils ont été renvoyés vers l'Italie où, selon les médias, ils ont été transférés vers des centres d'identification.
Les "No Borders" ont protesté samedi contre ces transferts, provoquant des échauffourées en marge desquelles un policier italien, pris d'un malaise, est mort.
Un porte-parole des militants a assuré dimanche qu'ils s'étaient dirigés vers le centre d'accueil de migrants de manière pacifique et qu'ils avaient été reçus par des tirs de gaz lacrymogènes puis pris en chasse par la police.
"Nous avons appris le décès, de mort naturelle, de ce policier, par les médias. On n'a pas participé à ça", a-t-il ajouté.
Dimanche, plusieurs groupes de Français avaient rejoint les militants italiens. Trois d'entre eux avaient été retenus du côté italien du poste-frontière, pour identification selon la police. Selon les médias italiens, ils étaient en possession de battes, de cagoules noires et de couteaux.
Vintimille, rendez-vous de nombreux migrants souvent fraîchement débarqués souhaitant poursuivre leur périple, est un point de friction récurrent depuis l'année dernière.
La situation est en revanche plus nouvelle à Côme, à la frontière suisse, où plus de 450 migrants pour la plupart Ethiopiens et Erythréens, dont des familles avec enfants, campent sur la pelouse d'un parc proche de la gare.
Ils cherchent à passer en Suisse pour ensuite gagner l'Allemagne, mais sont désormais systématiquement refoulés par les autorités suisses au poste-frontière de Chiasso.
Alors que les migrants continuent de débarquer par centaines chaque jour sur les côtes italiennes -- près de 100.000 arrivées cette année, comme l'année dernière à la même époque --, le campement de fortune de Côme voit arriver chaque jour une cinquantaine de personnes en plus.
En revanche, la situation semble calme au col du Brenner, à la frontière avec l'Autriche, qui avait menacé d'ériger un mur pour bloquer les flux enregistrés l'an dernier.
07/08/2016
Source : AFP