La moitié des eurodéputés finlandais s’oppose à l’accord turco-européen sur les migrants et ne souhaite plus poursuivre les négociations sur l’exemption de visa avec Ankara, selon un sondage publié mardi.
Sur les 12 députés européens finlandais interrogés, six se prononcent contre le deal conclu avec la Turquie pour freiner les arrivées de migrants et réfugiés sur le territoire de l’UE.
Cinq eurodéputés soutiennent toujours l’accord, alors qu’une députée estime qu’il conviendrait de le revoir, d’après les conclusions de cette enquête d’opinion effectuée par le cabinet Lännen Media.
Pour les détracteurs de l’accord, Bruxelles doit cesser les négociations d’adhésion avec Ankara en raison des "purges massives" opérées par le pouvoir turc depuis le putsch militaire raté du 15 juillet.
La Turquie doit arrêter les atteintes aux libertés de presse et d’opinion et respecter l’Etat de droit et l’indépendance de la justice avant toute éventuelle discussion pour l’appartenance à l’UE, a estimé Liisa Jaakonsaari du groupe de l'Alliance progressiste au Parlement européen.
Mais d’autres eurodéputés estiment qu’il importe pour l’Europe de soutenir l'accord sur les migrants, d’autant plus qu’il a permis de réduire drastiquement le nombre d'arrivées de demandeurs d'asile en Grèce, qui se comptaient par milliers dans les mois précédents.
Le deal avec Ankara mérite d’être maintenu sans pour autant externaliser la gestion de la crise migratoire à la Turquie, ont souligné ces députés, pour qui l’UE doit convenir sur une politique d’asile plus solidaire et globale.
Depuis la tentative de coup d'Etat le mois dernier, l'application de l'accord a été remise en cause en raison du refroidissement des relations entre le gouvernement turc et Bruxelles.
Ankara a accepté en mars d'empêcher les départs de migrants et réfugiés vers l'UE à partir de son territoire en échange d'une aide financière et de la promesse pour les ressortissants turcs de voyager sans visa dans l'Union.
Mais Bruxelles retarde l'assouplissement du régime des visas en réclamant une révision de la législation antiterroriste, que refuse jusqu’ici le pouvoir turc.
9/08/2016
Source : MAP