Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l’Homme a appelé vendredi à ouvrir des enquêtes sur les abus présumés contre les migrants transférés par l'Australie vers l'Etat insulaire de Nauru, dans le Pacifique, se disant "extrêmement préoccupé" par ces accusations.
"Les accusations correspondent tristement avec les conclusions" de visites régulières effectuées ces dernières années par le Haut-commissariat, a déclaré la porte-parole de l’organe onusien, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse à Genève. Selon Mme Shamdasani, les équipes de l’ONU ont constaté des "troubles psychologiques importants" chez des migrants, demandeurs d'asile et des réfugiés en raison de leur détention. Mercredi, des documents répertoriant plus de 2.000 incidents sur plus de deux ans ont été publiés en Australie. Parmi eux figurent des cas d'abus sexuels, d'agressions et de tentatives d'automutilation dans le centre d’enregistrement à Nauru, a ajouté la porte-parole, précisant que plus de la moitié des cas concernent des enfants.
On ignore si des investigations adaptées ont été lancées par l'entreprise chargée de gérer le centre ou par la police. Ces migrants vivent, a-t-elle, "dans des conditions difficiles, leur situation étant devenue de plus en plus terrible". Le Haut-commissariat aux droits de l’Homme a demandé que les responsables soient poursuivis et que les deux pays mettent un terme à la détention d'enfants, tout en demandant des "investigations systématiques et adaptées". L'impact de ces transferts par l'Australie a été "très négatif pour les droits humains" de ces migrants, a insisté la porte-parole. Les migrants interceptés en mer alors qu'ils tentent de gagner l'île-continent sont expédiés depuis 2012 à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ces personnes n'ont plus le droit de demander l'asile en Australie.
12/08/2016
Source : MAP