vendredi 22 novembre 2024 20:52

« Il est faux de parler de communauté musulmane en général »

Hicham Benaïssa, doctorant à l’Ecole pratique des hautes études, prépare une thèse sur les entrepreneurs musulmans en France. Il constate la relative diversification sociale des descendants de l’immigration africaine, mais aussi les obstacles qu’ils rencontrent pour se faire entendre.

Les signataires de la tribune dans « Le Journal du dimanche » illustrent la réussite sociale d’une partie des Français musulmans. Que sait-on aujourd’hui de ces musulmans ayant intégré les classes moyennes et supérieures ?

C’est souvent peu perçu, mais une partie non négligeable des musulmans – entendons par là ceux qui se désignent comme tels – accèdent aux classes moyennes et supérieures. Par exemple, l’enquête TEO [« Trajectoires et origines », une enquête sur la diversité des populations en France réalisée par l’Ined et l’Insee] comme les données que j’ai pu recueillir montrent que, parmi la catégorie des entrepreneurs, les musulmans sont surreprésentés de manière significative. Or une modification même légère de la structure sociale peut avoir des effets sociaux important.

La majorité reste malgré tout inscrite dans les classes sociales défavorisées. Par exemple, un Français sur cinq vivant sous le seuil de pauvreté est un descendant de l’immigration africaine, d’où sont issus la majorité des musulmans. C’est une réalité massive trop souvent ignorée quand on parle de musulmans. Or on ne peut comprendre les...Suite

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