La Fédération Canadienne de l'Entreprise Indépendante (FCEI) a réitéré, mercredi à Québec, son appel pour un meilleur arrimage entre l’immigration et les postes disponibles sur le marché du travail, soulignant que l’immigration dans une société est synonyme d’enrichissement collectif, culturel et économique.
"Pour permettre aux personnes issues de l’immigration de contribuer à l’épanouissement de la société, il est primordial d’assurer le meilleur maillage possible entre les caractéristiques recherchées par les employeurs et le profil des personnes que nous accueillons", ont affirmé les responsables de FCEI devant la Commission des relations avec les citoyens à l’Assemblée nationale du Québec.
"Cela implique que nos politiques permettent d’accueillir non seulement des travailleurs spécialisés, mais également des travailleurs non qualifiés dont nos PME ont grandement besoin", a déclaré à cette occasion Martine Hébert, vice-président de la Fédération.
"Malheureusement, les critères d’immigration ne permettent pas l’entrée de cette main-d’œuvre non spécialisée. Il est temps que ça change", a-t-elle insisté.
Rappelant que trois PME sur cinq au Québec affirment avoir eu de la difficulté à trouver du personnel au cours des trois dernières années, la FCEI a fait savoir que les besoins à combler sont principalement pour des postes moins qualifiés tels que du personnel de production ou de corps de métier, des professionnels de la vente et du personnel administratif ou technique.
"Toutefois, les critères utilisés pour l’immigration font en sorte qu’il y a une contradiction importante entre ces besoins et les candidats admis", a déploré la Fédération, soulignant que si on regarde le profil des personnes immigrantes admises au cours des dix dernières années, on remarque que le Québec a accueilli davantage de gestionnaires et de professionnels que de techniciens ou de travailleurs non qualifiés.
"Il faut bien comprendre que les entreprises ne fondent pas leurs décisions d’embauche en fonction des qualifications des personnes qui sont à la recherche d’emplois, mais plutôt en fonction des postes qu’elles ont à pourvoir", a expliqué, à cet égard, Mme Hébert.
"C’est pourquoi on doit continuer d’œuvrer à mieux arrimer les critères de sélection aux besoins des entreprises, incluant ceux des PME. Cela fait longtemps qu’on demande d’ouvrir l’accès aux travailleurs non qualifiés, espérons que cette fois sera la bonne", a-t-elle souhaité.
Par ailleurs, la FCEI a manifesté son appui aux mesures visant à faciliter la transition vers l’immigration permanente pour les travailleurs étrangers temporaires, émettant le vœu que les travailleurs non qualifiés soient considérés dans ces mesures.
"Il faut préciser que certaines entreprises, parce qu’elles ne trouvent pas de main-d’œuvre locale, ont recours à des travailleurs étrangers temporaires pour combler des besoins qui sont permanents ou qui le deviennent avec le temps. Il est donc important de prévoir une voie d’accès à la résidence permanente pour ces travailleurs qui sont essentiels dans plusieurs PME de plusieurs secteurs d’activité", a conclu Mme Hébert.
17 août 2016
Source : MAP