vendredi 22 novembre 2024 20:20

Radicalisation en Belgique : Une ancienne ministre pointe du doigt les luttes partisanes et l’échec des politiques d’intégration

Paula D'Hondt, ancienne ministre et commissaire royale pour la politique migratoire a estimé que les luttes partisanes et l’échec des politiques d’intégration sont à l’origine de la prolifération des jihadistes en Belgique. 

«S'il y a aujourd'hui autant de jihadistes belges, c'est notamment en partie la conséquence de la politique particratique et des luttes institutionnelles qui ont bloqué et rendu plus difficile il y a vingt-cinq ans toute la politique d'intégration », affirme-t-elle dans un livre à paraitre lundi.

Agée de 90 ans, Paula D'Hondt s'était profilée comme une défenseure de la société multiculturelle, cherchant des méthodes efficaces d'intégrer de façon cadrée les migrants dans la société belge, via l'enseignement, des cours de langue et une fonction d'exemple pour les migrants bien intégrés. Elle défendait aussi un islam de Belgique qui respecte les valeurs occidentales. Mais ses recommandations, qui remontent à 1989 et qui mettent l’accent notamment sur les problèmes sociaux dans les quartiers et l'éducation des immigrés, n'ont débouché à l'époque sur rien, regrette-t-elle, en liant à son constat les problèmes de radicalisation et de djihadisme qui conduisent aujourd'hui au terrorisme. L’auteure de ce livre intitulé « Courage et compassion » et dont la presse publie les bonnes feuilles, désigne plusieurs responsables. Elle parle d'«un manque de courage » du monde académique pour la soutenir, pointe aussi la formation des imams et les tensions communautaires, tout en jugeant "très insuffisante" la politique actuelle en matière d’intégration des immigrés et de lutte contre la radicalisation. 

27/08/2016

Source : MAP

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