vendredi 22 novembre 2024 20:43

Réfugiés : l’Europe se planque

Un an après, «l’effet Aylan» s’est estompé. La plupart des pays rechignent à accueillir leur part de réfugiés. Et les accords avec la Turquie sont menacés depuis la tentative de putsch.

Il y a un an, la photo du petit Aylan, 3 ans, retrouvé mort noyé sur une plage de Bodrum en Turquie, faisait le tour du monde. Le cliché donnait raison à la chancelière allemande, Angela Merkel, qui déclarait de façon prémonitoire deux jours plus tôt : «L’Europe est dans une situation indigne de l’Europe.» Malgré l’indignation suscitée par cette photo et l’élan de solidarité initié par l’Allemagne, les Etats membres restent profondément divisés sur la politique à adopter face à l’afflux de réfugiés. Résultat, la plupart des mesures mises en place depuis un an ont un goût d’échec. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), 4 176 personnes ont disparu en Méditerranée depuis la mort d’Aylan.

L’accord sur la répartition des réfugiés, adopté à une large majorité par l’Union européenne, le 22 septembre 2015, est loin d’avoir atteint ses objectifs. Seuls 4 473 réfugiés ont été relocalisés sur les 160 000 prévus d’ici septembre 2017, selon les derniers chiffres de l’UE. «Tous les Etats ne jouent pas le jeu, explique François Pascouau, spécialiste des questions migratoires à l’Institut Jacques-Delors. La Slovaquie et la Hongrie, entre autres, n’ont relocalisé aucun réfugié.» Les deux pays ont attaqué ce mécanisme devant la justice européenne…Suite

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