mercredi 3 juillet 2024 10:21

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France/migrants : blocages pour réclamer le démantèlement de la "Jungle" de Calais (nord)

"Jungle" plus peuplée que jamais à Calais (nord), incidents réguliers sur les routes, impact sur l'activité économique : excédés, routiers, agriculteurs et commerçants ont bloqué des routes lundi pour réclamer le démantèlement rapide du plus grand camp de migrants en France.

Partis tôt dans la matinée des villes voisines de Loon-Plage et Boulogne-sur-Mer, deux cortèges de dizaines de camions et tracteurs avaient rejoint la manifestation de 400 personnes pour s'immobiliser au milieu de l'autoroute habituellement fréquentée par les transporteurs européens pour rejoindre l'Angleterre.
Les camions sont régulièrement assaillis par des migrants cherchant à y entrer et se cacher dans leur cargaison pour passer clandestinement en Grande-Bretagne.

"On ne bouge pas! On attend des réponses du gouvernement, notamment concernant la demande de zone franche et les aides aux entreprises en difficulté. Beaucoup d'entreprises ont dû s'endetter pour la sécurisation", a confié à l'AFP Frédéric Van Gansbeke, porte-parole du collectif des entreprises et commerces de la région de Calais.

Il a prévenu que le blocage pouvait "durer toute la nuit" mais qu'ils n'iraient "pas au conflit avec les forces de l'ordre".

La situation semblait cependant s'apaiser en début de soirée, à l'issue d'une réunion-marathon des protestataires avec une représentante de l'Etat. Les routiers ont été appelés à lever les barrages par les organisateurs du mouvement, satisfaits des engagements pris par les autorités.

"Nous avons eu la confirmation d'un démantèlement rapide de la +Jungle+", a souligné le président de la fédération régionale du transport routier David Sagnard, précisant que "la date n'est pas déterminée car il y a des questions sécuritaires par rapport a ce démantèlement".

Un renfort supplémentaire de quelque 200 policiers a également été promis ainsi que des indemnisations pour les commerçants et agriculteurs lésés.

Lors d'un énième déplacement à Calais vendredi, le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait réaffirmé l'intention de l'Etat de démanteler la "Jungle" le "plus rapidement possible", sans donner de date. Une partie du camp a été démantelée en mars mais les migrants continuent d'affluer massivement.
Selon les autorités, ils sont aujourd'hui 6.900, mais des associations évoquent plus de 9.000 réfugiés, dont 900 mineurs isolés. Ils étaient entre 3.500 et 5.000 à la fin du démantèlement de sa zone sud en mars.
Les migrants, originaires aussi bien d'Afghanistan que du Soudan ou d'Irak, arrivent dans le nord de la France dans l'espoir de traverser la Manche et rallier la Grande-Bretagne. Les derniers arrivants viennent souvent du Soudan.

"Calaisiens enfermés, migrants libres!" ou "Le gouvernement doit déclarer le Calaisis (région de Calais) en état de catastrophe économique", pouvait-on lire lundi sur des banderoles.

Frédéric Van Gansbeke a espéré "marquer le coup" avec cette opération, une première depuis le début de la crise migratoire qui a transformé le port de Calais en goulot d'étranglement.

Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé vendredi un nouveau dispositif d'aides "de manière à soutenir plus directement les entreprises qui souffrent", mais sans donner de chiffres.

"C'est le salaire de la peur. On se pose chaque matin la question de savoir si notre journée de travail ne va pas être gâchée, si un migrant ne va pas éventrer la bâche du camion. Et si la marchandise est endommagée, c'est retour direct à la case départ", a témoigné Nicolas Lotin, directeur d'une agence de transport à Boulogne-sur-Mer.

Début mars, le collectif avait réuni plusieurs centaines d'habitants dans les rues de Paris, et avait été reçu à la présidence, pour demander que la zone soit reconnue "en état de catastrophe économique exceptionnelle".
Avant le démantèlement à proprement parler de la zone nord de la "Jungle", l'Etat doit obtenir gain de cause devant le Conseil d'Etat - la plus haute juridiction administrative française - sur la fermeture des commerces informels qui y sont apparus.

L'Etat compte parallèlement intensifier les départs volontaires en créant d'ici à la fin de l'année quelque 8.000 places dans diverses structures d'accueil.

5 sept 2016

Source : AFP

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