Hillary Clinton et Donald Trump ont multiplié les attaques parfois virulentes mardi en entamant la dernière ligne droite de la course présidentielle qui s'annonce serrée au vu de nouveaux sondages.
Trump est un "démagogue" au "tempérament inapte" à la fonction présidentielle, dont la campagne n'est qu'une "longue insulte", a accusé Hillary Clinton à Tampa, en Floride, un Etat clé ("Swing State") qui peut basculer dans un camp ou dans l'autre.
Clinton est quant à elle "un désastre" tout comme sont des "désastres" l'accord nucléaire avec l'Iran, la Libye, l'Allemagne et la France, a fustigé Trump lors d'une réunion publique en Virginie.
Il a dénoncé la "stupidité des décisions" de sa rivale quand elle dirigeait la diplomatie et du président Barack Obama, qui a contribué selon lui à l'émergence du groupe Etat islamique. Il a également affirmé qu'elle serait incapable de tenir tête à des chefs d'Etat comme Vladimir Poutine : "Poutine la regarde, et rit !" a-t-il déclaré.
A neuf semaines du scrutin, Mme Clinton, toujours plombée par des doutes sur son honnêteté a perdu son avance sur le milliardaire, qui lui est à la peine pour séduire les Noirs et les Hispaniques. "Nous avons 62 jours, seulement 62 jours pour faire valoir nos arguments" a déclaré la candidate démocrate devant ses supporters de Floride.
Le républicain dépasse même la démocrate de deux points dans un dernier sondage réalisé pour CNN entre le 1er et le 4 septembre (45% des électeurs voteraient pour Trump, 43% pour Clinton) et publié mardi.
Plus surprenant, le populiste Trump est jugé plus honnête et digne de confiance que la démocrate (50% contre 35%), empêtrée dans l'affaire de ses emails. Même les partisans de Clinton doutent davantage de leur candidate que les partisans du bouillonnant candidat, pourtant très fréquemment pris en flagrant délit de mensonge.
Mais d'après un autre sondage réalisé pour le Washington Post dans les 50 Etats entre le 9 août et le 1er septembre, la démocrate domine dans beaucoup d'endroits y compris des places fortes républicaines même si Trump la distance dans le centre du pays.
Mme Clinton a appelé avec virulence mardi son rival à rendre publique sa déclaration de revenus, une tradition respectée d'habitude par tous les candidats à la présidentielle. Pour la démocrate, son adversaire a "complètement tort" quand il dit que sa feuille d'impôts n'intéresse pas les Américains.
"C'est une question fondamentale dans cette campagne, dont nous allons parler d'une manière ou d'une autre au cours dans 62 prochains jours car il a vraiment quelque chose à cacher", a déclaré Mme Clinton aux journalistes qui l'accompagnaient dans son avion.
Trump a déjà indiqué qu'il ne publierait ce document que lorsque le service des impôts aurait terminé son audit.
Les deux candidats étaient dans l'Est du pays mardi, après avoir sillonné les terres du nord des Etats-Unis durant le long week-end de "Labor Day", qui marque aux Etats-Unis la fin de l'été mais aussi, les années d'élection, l'entrée dans la dernière ligne droite de la campagne.
Clinton a fait ces déclarations aux reporters au lendemain d'une mini conférence de presse dans le même avion, une réponse à ceux qui lui reprochent de n'avoir pas tenu de conférence de presse depuis neuf mois.
Elle a aussi affirmé dans son avion qu'elle allait "mieux" après une grosse toux à Cleveland (Ohio) la veille due à une allergie qui lui a valu des critiques sur sa santé.
Elle a ironisé sur le fait qu'elle était surtout "allergique" à Trump.
Ce dernier a lui aussi lancé une attaque personnelle, reprochant mardi aux médias de n'avoir "jamais couvert l'énorme attaque de toux d'Hillary alors que c'est l'info numéro 1" sur les réseaux sociaux.
"Que se passe-t-il?", s'est demandé le républicain sur Twitter.
Cela fait plusieurs semaines qu'il insinue que la candidate de 68 ans n'est pas physiquement en mesure d'assumer la fonction présidentielle.
En Virginie, il a estimé que Clinton était "un désastre". "Clinton a tellement viré à gauche, elle a tellement été tirée à gauche par Bernie et son mouvement", a déclaré Trump. "Il y a les immigrants illégaux, qu'elle veut traiter mieux que les vétérans !" s'est-il exclamé devant une assemblée d'anciens militaires, leur assurant de son soutien.
Le candidat républicain et son équipe de campagne, toujours imperméable aux critiques, promettent une course serrée d'ici le 8 novembre.
Trump, 70 ans, peine pourtant à séduire les Noirs, en dépit d'une visite dans une église afro-américaine de Detroit samedi. Les non Blancs votent toujours davantage pour Clinton (à 71%) que pour Trump (18%), selon le sondage CNN.
7 sept 2016
Source : AFP