Il s'agit de la première affaire en lien avec le port du hijab jugée dans le royaume nordique, réputé pour sa tolérance et sa défense des valeurs du multiculturalisme, ont indiqué mardi des médias locaux. 
"La Cour (…) n’a aucun doute sur le fait que l’accusée a agi intentionnellement, à savoir qu’elle a délibérément discriminé (Malika) Bayan en l’expulsant du salon parce que cette dernière est musulmane", a expliqué le tribunal de Jaeren (sud-ouest).

Reconnue coupable de "discrimination religieuse", la coiffeuse de 47 ans a dit à la jeune voilée, selon l'acte d'accusation, qu’"elle devait se trouver un autre endroit parce qu'elle ne recevait pas les personnes comme elle".

D’après la presse locale, la prévenue Merete Hodne était membre de plusieurs mouvements islamophobes et anti-immigrants en Norvège.

Dans un récent entretien avec la chaîne norvégienne TV2, elle avait déclaré qu’accepter une femme voilée dans son salon situé dans le village de Bryne (sud-ouest) "l’aurait obligée à refuser des clients masculins" à qui la cliente n’aurait pu, selon elle, montrer ses cheveux.

L’ex-militante d’extrême droite avait admis en revanche qu’elle aurait pu éconduire la femme voilée "de façon plus courtoise".

Après l’incident, elle avait refusé de s'acquitter d'une amende de 8.000 couronnes (870 euros), et l’affaire a été portée devant le tribunal de Jaeren.

La mise en cause a finalement écopé d’une amende de 10.000 couronnes (1.076 euros), soit 400 couronnes de plus que requis par la police, et a été aussi condamnée à payer 5.000 couronnes de frais judiciaires.
"Je ne pouvais pas comprendre pourquoi un foulard sur la tête pouvait provoquer cela", a indiqué de son côté Malika Bayan, citée par l’agence NTB.

"J’ai connu le racisme et la discrimination avant cela (…), mais jamais jetés aussi clairement au visage", a-t-elle ajouté.

13/09/2016

Source : MAP