Un collectif de 22 organisations non-gouvernementales ont appelé mercredi les électeurs hongrois à "boycotter" un référendum contre la relocalisation de réfugiés au sein de l'UE, organisé par le Premier ministre Viktor Orban début octobre, jugeant ce scrutin "inhumain".
"Nous décidons de faire campagne pour que ce référendum soit invalide : il ne permet pas de promouvoir nos valeurs communes, il n'a aucun sens et il est inhumain", souligne ce collectif qui comprend notamment le Comité Helsinki pour les droits de l'Homme et un groupement d'enseignants à l'origine de manifestations antigouvernementales au printemps.
Quelque 8 millions de Hongrois sont invités à répondre, le 2 octobre, à la question "Voulez-vous que l'Union européenne décrète une relocalisation obligatoire de citoyens non-hongrois en Hongrie sans l'approbation du Parlement hongrois?"
Le camp du "non", soutenu par une campagne massive du gouvernement, semble assuré de l'emporter à une écrasante majorité, selon les sondages.
Toutefois, un quorum de 50% de participation est requis pour que ce référendum, dont le caractère est consultatif, soit valide. Selon un récent sondage de l'Institut Zavecz, ce seuil pourrait être atteint, près de 54% des sondés se disant "sûrs" d'aller voter.
L'opposition dénonce régulièrement une "campagne de peur" et un "climat de haine" des migrants entretenus par le gouvernement à l'occasion de ce référendum.
Budapest n'a accueilli aucun réfugié dans le cadre du premier programme de relocalisation conclu à l'été 2015 entre les Etats membres de l'UE. Les candidats à l'asile avaient été 400.000 à transiter par la Hongrie en 2015, la plupart avant l'installation de clôtures barbelées le long des frontières serbe et croate.
14/09/2016
Source : AFP