Une étude de l'OCDE établit que près de 60% de personnes d’origine étrangère, âgées entre 25 et 45 ans, y poursuivent de longues études supérieures, contre 46% de ceux qui ne sont pas issus de parents immigrés.
Les enfants d’immigrés, exclus de la société et du marché du travail? Ce préjugé, tenace en Europe, est totalement caduc pour ce qui est de la Grande-Bretagne, selon une étude de l’OCDE relevée par The Guardian.
En réalité, près de 60% de personnes d’origine étrangère, âgées entre 25 et 45 ans, poursuivent de longues études supérieures en Grande-Bretagne, contre 46% de ceux qui ne sont pas issus de parents immigrés. Même phénomène en Irlande du Nord où 53% de personnes entre 25 et 44 ans, dont les parents sont étrangers, obtiennent leur diplôme dans la grande majorité des cas, contre seulement 38% dans les autres cas.
Ces derniers seraient même confrontés à davantage de risques du déclin social que les jeunes issus de génération(s) d’immigrés, souligne Andreas Schleicher, le directeur de l’OCDE. Et de fustiger les idées reçues selon lesquelles «les immigrés sont moins performants dans les études, dit-il.En fait, si vous avez des parents peu cultivés, vous avez moins de chance de le devenir si vous êtes immigré que si vous ne l’êtes pas».
Une question de motivation, ou d’égalité des chances - ou encore les deux ?
Ce phénomène, à en croire Schleicher, est spécifique à la Grande-Bretagne, mais difficile à expliquer. Il avance néanmoins l’idée que le degré de motivation pour réussir puisse être plus élevé chez les enfants d’immigrés ou encore que l’égalité des chances est une réalité en Grande-Bretagne. Tout un chacun y aurait les mêmes opportunités, pourvu qu’il en ait les capacités.
«Les personnes venant d’un autre pays verraient dans les études leur issue de secours pour changer de vie, précise-t-il. Cela pourrait être dû également aux résultats du marché du travail, qui récompensent les personnes en fonction de leurs talents et de leur mérite.»
Cela dit, rien n’explique vraiment pourquoi les Britanniques non immigrés n’ont pas le même cheminement. D’autant que dans les autres pays membres de l’OCDE, la donne n’est pas la même. «Ce qu’il se passe dans la plupart des pays européens est que la sélection académique devient en fin de compte une sélection sociale. Les écoles sont très très bonnes pour sélectionner les élèves en fonction de leur milieu social et pas pour les sélectionner en tenant compte de leur potentiel académique», indique Schleicher.
15 septembre 2016
Source : libération