Les dirigeants mondiaux se retrouvent à partir de lundi à New York pour tenter d'améliorer le sort de millions de migrants et réfugiés et de trouver une issue à cinq ans de carnage en Syrie.
Cette 71e Assemblée générale des Nations unies est la dernière pour Barack Obama et pour l'actuel secrétaire général Ban Ki-moon, à qui l'ONU cherche un successeur.
M. Ban présidera lundi le premier sommet onusien consacré aux migrations, alors que le monde connait la plus grande crise migratoire depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Mardi, le président américain invitera ses pairs à accueillir davantage de réfugiés, à leur offrir des possibilités d'éducation et d'emploi, et à se montrer plus généreux envers les principaux pays d'accueil.
Les 193 pays membres devraient conclure un "pacte mondial" pour se répartir l'effort, mais le projet de déclaration finale ne fixe pas d'objectif chiffré. L'ONU lancera à cette occasion une campagne mondiale contre la xénophobie.
D'avance, des organisations comme Amnesty International ou Human Rights Watch ont prédit que le sommet onusien serait une "occasion manquée", voire un "échec pitoyable".
Seuls les pays donateurs, au moins 45, ont été invités au deuxième sommet, présidé par Barack Obama. On attend de nouvelles contributions de la part des Etats-Unis, de l'Allemagne, de l'Argentine, de la Corée du Sud et de la Banque mondiale.
"Nous n'allons pas régler la crise des réfugiés mardi, mais des dirigeants du monde entier vont démontrer leur volonté politique" de le faire, a souligné l'ambassadrice américaine Samantha Power.
Il y a 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés, fuyant persécutions, pauvreté ou conflits, comme la guerre qui a déjà fait 300.000 morts en Syrie.
Plus de la moitié de ces réfugiés vivent dans huit pays (Liban, Jordanie, Turquie, Iran, Kenya, Ethiopie, Pakistan, Ouganda), tandis que les pays riches n'en accueillent que 14%.
L'Union européenne reste très divisée sur cette question, un an après que l'Allemagne a ouvert en grand ses portes. La chancelière allemande Angela Merkel -- qui sera absente de New York -- vient de le payer d'une cinglante défaite électorale lors d'un scrutin régional dans l'est de l'Allemagne.
Sur les 272.000 migrants qui ont traversé la Méditerranée depuis janvier, 3.165 ont péri en mer.
Le conflit en Syrie, qui aggrave cette crise, fera l'objet d'une réunion ministérielle du Conseil de sécurité mercredi. Y participeront les chefs de la diplomatie américain et russe John Kerry et Sergueï Lavrov.
La Russie souhaite que le Conseil adopte mercredi une résolution soutenant le récent accord américano-russe, dont beaucoup d'éléments restent obscurs.
Américains et Russes ont réussi à imposer une trêve fragile en Syrie et amorcé une coopération militaire contre les rebelles jihadistes. Mais ils continuent de s'opposer sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, honni par Washington et protégé par Moscou.
La trêve n'a pas encore permis de livrer des secours aux civils assiégés dans plusieurs villes syriennes, en particulier Alep (nord).
C'est, comme le veut la tradition, le nouveau président brésilien Michel Temer, successeur de Dilma Rousseff destituée, qui montera le premier à la tribune de l'Assemblée mardi matin, suivi de Barack Obama et du président français François Hollande.
Le président américain, en fin de mandat, se livrera à un "dernier plaidoyer" en faveur de l'engagement international et du multilatéralisme, a indiqué Samantha Power.
D'autres dirigeants seront là pour la première fois, comme la Première ministre britannique Theresa May, qui veut démontrer que Londres reste une grande puissance même post-Brexit, et son homologue canadien Justin Trudeau, partisan d'un rôle plus actif de son pays dans l'ONU.
Ban Ki-moon a prévu mercredi une réunion pour tenter d'accélérer la ratification de l'accord de Paris sur le climat.
M. Ban, qui quitte son poste dans trois mois après dix ans à la tête de l'ONU, espère que cet accord, une de ses priorités, pourra entrer en vigueur d'ici la fin de l'année.
Mais pour cela, après la ratification par les Etats-Unis et la Chine, principaux pollueurs de la planète, il faut encore que 28 autres pays, émettant au moins 16% des gaz à effet de serre responsables du réchauffement, fassent de même.
16/09/2016
Source : AFP