Les flux de migrants sont positifs pour les économies des pays d’accueil, mais le grand défi reste leur intégration, selon le rapport 2016 de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) intitulé "Perspectives des migrations internationales".
Alors que la crise des migrants a mis à mal la cohésion européenne et multiplié les surenchères populistes nationales, la question de l’impact économique des migrations, qu’elles soient pour des raisons économiques, humanitaires ou familiales, demeure brûlante, indiquent les auteurs de ce rapport, relevant que la défiance persiste et les doutes se multiplient en France face aux craintes pour l’emploi et aux angoisses sécuritaires sur fond de menace terroriste.
Des chercheurs cités dans ce rapport estiment, en revanche, que l'effet de l’immigration sur le marché du travail ou les finances publiques est extrêmement faible.
"Pour la France, nous disposons désormais d’études très précises, réalisées à partir des déclarations sociales des entreprises. Les personnes immigrées occupent le plus souvent les postes pénibles, permettant aux natifs d’aller vers des emplois plus élaborés, donc mieux rémunérés", fait savoir un économiste spécialiste des questions migratoires, précisant que l’effet positif sur les salaires des natifs varie de 3 pc à 5 pc, selon les études.
Pour l’OCDE, 28 pc des entrées en emploi dans des professions dites en déclin, sont le fait de migrants, contre 15 pc pour les professions en croissance, plus qualifiées.
L’immigration répond à des besoins non pourvus , souligne Jean-Christophe Dumont, chef de la division des migrations internationales à l’OCDE, cité dans ce rapport, faisant remarquer que les migrants contribuent en général plus en impôts et cotisations sociales qu’ils ne perçoivent de prestations individuelles.
Dans la plupart des pays de l’OCDE, les migrants sont jeunes et utilisent peu les fonds de retraite ou maladie, indique, pour sa part, le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría, soulignant que les sociétés occidentales vieillissantes ont besoin d’eux.
Même si les économistes sont sereins sur la question de la migration, le sujet reste quand même inflammable, observe l'OCDE, notant que ceci est en partie dû au sentiment que les flux migratoires sont très élevés et que les pays ont perdu le contrôle sur la gestion de ces flux.
En 2015, les pays développés comptaient 4,8 millions de nouveaux migrants permanents (ayant obtenu un droit d’installation dans un pays), un record depuis 2007. Mais c’est seulement 0,4 pc des populations de ces Etats, explique le rapport de l'Organisation.
19/09/2016
Source : MAP