vendredi 22 novembre 2024 16:06

Migrants ou guerres : des murs de plus en plus nombreux de par le monde

Les inquiétudes sécuritaires et les désirs d'endiguer l'immigration illégale font s'élever de plus en plus de murs de par le monde, à l'instar de celui du port de Calais, dans le nord de la France, dont la construction a débuté mardi.

Il y a un quart de siècle, à la chute du mur de Berlin, il y avait 16 murs défendant des frontières. En 2015, la chercheuse Elisabeth Vallet, de l'université de Québec, en répertoriait 65, terminés ou en voie de l'être. Depuis, d'autres projets ont encore été lancés, notamment dans l'est de l'Europe.

- HONGRIE : le gouvernement conservateur de Vikor Orban a érigé en septembre 2015, contre l'afflux des migrants, une clôture barbelée de quatre mètres de haut sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie, puis en octobre suivant à la frontière croate. Plusieurs autres pays européens ont fait de même, tels la Slovénie, la Macédoine et l'Autriche.

- GRECE - TURQUIE : en 2012, le gouvernement grec a commencé la construction du mur d'Evros, en fait une barrière barbelée, à la frontière avec la Turquie, alors l'un des points de passage les plus prisés des migrants.

- ESPAGNE - MAROC : sur la côte marocaine, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules portes d'accès terrestre à l'Europe pour l'immigration clandestine venue d'Afrique noire et du Maghreb, sont entourées de barrières grillagées difficiles à franchir. De nombreux candidats à l'émigration sont morts en tentant de passer par-dessus.

Entre 2006 et 2010, les Etats-Unis ont érigé sur plus de 1.000 km une clôture le long de la frontière avec le Mexique pour empêcher l'immigration illégale et le trafic de drogue. Cette séparation, baptisée "Tortilla curtain", est équipée de projecteurs et de caméras de surveillance. Le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, promet d'en construire un tout au long de la frontière, une des propositions les plus polémiques de sa campagne.

- ARABIE SAOUDITE - IRAK : depuis 2014, les Saoudiens, face à la menace du groupe Etat islamique, complètent un mur de sable existant de sept mètres de haut par une barrière de 900 kilomètres, dans le désert à leur frontière septentrionale.

Ryad a aussi entamé l'édification d'une clôture frontalière de 1.500 kilomètres avec le Yémen.

- ISRAEL : en juin 2002, les Israéliens ont commencé l'installation d'une "clôture défensive" de 650 km le long de la "ligne verte" avec la Cisjordanie pour empêcher les attentats palestiniens. Cette barrière, constituée de barbelés, fossés, clôtures électroniques et murs de béton, atteint parfois 9 m de haut. Ses détracteurs estiment qu'elle sert à confisquer des terres et à établir une frontière de facto, en violation des lois internationales.

Des séparations analogues existent aux frontières avec la Jordanie, le Liban et la Syrie.

- INDE - BANGLADESH : entre 1993 et 2013, l'Inde a construit un mur-frontière de près de 4.000 kilomètres de long autour du Bangladesh afin de lutter contre l'immigration clandestine, l'infiltration terroriste et la contrebande. Cet ouvrage a conduit à l'abandon dans un no man's land de quelque 100.000 personnes, coupées de tous services publics.

- COREE SUD - COREE NORD : le long du 38e parallèle passe la dernière ligne de front de la guerre froide. Cette ligne de démarcation de 250 km, bordée par une zone démilitarisée d'une largeur de 4 km est la mieux gardée du monde avec barbelés, mines, armes lourdes, détecteurs de mouvements et environ deux millions de militaires de part et d'autre.

20 sept 2016

Source : AFP

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