Sept pays, parmi lesquels la France, ont promis de réinstaller ou d’accueillir au moins dix fois plus de réfugiés qu’ils ne l’ont fait en 2015.
Le président américain Barack Obama a annoncé mardi à l’ONU l’engagement d’une cinquantaine de pays à accueillir 360 000 réfugiés sur l’année à venir, soit un doublement par rapport aux chiffres actuels. La Maison Blanche a par ailleurs annoncé une hausse de 4,5 milliards de dollars par rapport à 2015 des contributions financières de l’ensemble de ces pays réunis en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Ce chiffre inclut des fonds destinés à scolariser un million de réfugiés et à permettre à un million d’autres de trouver un emploi légalement.
Selon des responsables américains, sept pays (Roumanie, Portugal, Espagne, République tchèque, Italie, France, Luxembourg) ont promis de réinstaller ou d’accueillir au moins dix fois plus de réfugiés qu’ils ne l’ont fait en 2015.
A l’ouverture d’un sommet de chefs d’Etat organisé à l’initiative des Etats-Unis, Barack Obama a en particulier salué le rôle de l’Allemagne et du Canada face à la crise migratoire née de la guerre qui ravage la Syrie depuis cinq ans. «Ensemble, nos pays vont doubler le nombre de réfugiés que nous accueillons dans nos pays en le faisant passer à 360 000 cette année, a-t-il déclaré, sans autres précisions sur les engagements des différents pays. Les réfugiés, dont la plupart sont des femmes et des enfants, fuient la guerre et le terrorisme. Ce sont des victimes.» Rejeter certains d’entre eux car ils sont musulmans reviendrait à «renforcer la propagande terroriste», a-t-il ajouté dans une allusion à une proposition de campagne du candidat républicain Donald Trump.
110 000 réfugiés aux Etats-Unis
Un peu plus tôt, à la tribune de l’ONU, le président américain avait appelé les pays riches à s’engager plus avant «même quand c’est difficile d’un point de vue politique».
Les Etats-Unis ont accueilli 10 000 réfugiés syriens au cours de l’année fiscale écoulée. Ce chiffre été jugé très insuffisant par des défenseurs des droits de l’homme, qui fustigent le manque de réactivité de la première puissance mondiale face à une crise migratoire d’une ampleur sans précédent. Pour l’année fiscale à venir (2016/2017), Washington s’est engagé à accueillir au total 110 000 réfugiés, mais n’a pas fourni de chiffres pour ceux issus de Syrie.
Une cinquantaine de pays ont pris part à ce sommet. Leur participation dépendait de leur volonté de promettre de nouvelles contributions pour répondre à une crise sans précédent.
Peu d’efforts des pays riches
Il y a 21 millions de réfugiés de par le monde, chassés par les guerres comme en Syrie ou par les persécutions, parmi un total de 65 millions de personnes déplacées. L’ONU avait organisé lundi à New York un premier sommet consacré à cette crise mais qui n’a débouché que sur une simple déclaration d’intention, jugée insuffisante par les ONG actives dans ce domaine.
Plus de la moitié des réfugiés vivent dans huit pays (Liban, Jordanie, Turquie, Iran, Kenya, Ethiopie, Pakistan, Ouganda) tandis que les pays les plus riches n’en accueillent que 14%.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, dont le pays a accueilli plus de 30 000 Syriens depuis décembre, a affirmé que cet afflux était autant «une opportunité» qu’un défi et a annoncé «que d’autres vont arriver» au Canada. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a lui aussi promis que l’Allemagne, qui a accueilli un million de réfugiés l’an dernier, ne fermait pas sa porte. «Je crois que nous ne pouvons pas nous arrêter là, a-t-il affirmé. Nous devons finalement parvenir à régler cette crise.»
20/9/2016
Source : Libération/AFP