La grande majorité des populations actuelles serait issue d'une vague unique de migrants qui auraient quitté l'Afrique il y a environ 80.000 ans selon des études distinctes publiées mercredi dans la revue britannique Nature.
Actuellement deux théories s'opposent au sein du monde scientifique.
Selon la première, nos ancêtres ont quitté leur berceau africain en une seule grande vague migratoire, il y a environ 80.000 ans. Selon cette théorie, tous les non-africains du globe ont une seule et même origine.
Un autre scénario évoque des vagues multiples, avec une première migration il y a 120.000 années. Ces premiers hommes modernes à avoir voyagé hors d'Afrique auraient gagné le sud-est du continent asiatique et l'Australie.
Une deuxième vague, plus tardive, aurait peuplé l'Eurasie continentale.
Pour alimenter les conclusions de trois études publiées mercredi, l'ADN de près de 800 individus, reflétant la diversité humaine, a été séquencé.
Pour la première, David Reich de la Harvard Medical School aux Etats-Unis et son équipe ont étudié le génome de 300 personnes appartenant à 142 populations différentes, dispersées aux quatre coins du monde.
"Nous montrons que les autochtones australiens et néo-guinéens sont originaires de la même migration que les autres non Africains du globe", précise l'étude.
Conclusion similaire du côté de Eske Willerslev, chercheur de l'Université de Copenhague et ses collègues. Leurs analyses génétiques de 83 aborigènes australiens et de 25 habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée démontrent que toutes les populations sont issues d'une même vague de migrants qui auraient quitté l'Afrique il y a quelque 72.000 ans.
Selon cette deuxième étude, les migrants se seraient séparés immédiatement après avoir quitté le continent africain, empruntant deux routes différentes. Une partie des explorateurs allant peupler l'Asie australe, l'autre l'Eurasie.
La troisième étude apporte toutefois un petit bémol à cette théorie.
Se basant sur des génomes déjà séquencés, enrichis de 379 nouveaux génomes européens, Luca Pagani, du Biocentre estonien, et ses collègues notent qu'au moins 2% du génome des habitants de la Nouvelle-Guinée reflète l'ascendance d'une population distincte qui aurait quitté l'Afrique il y a 120.000 ans, plus tôt que ceux qui ont peuplé l'Eurasie.
Pour Serena Tucci et Joshua Akey de l'Université de Washington dont un commentaire est publié également dans Nature, les résultats des équipes d'Eske Willerslev et de David Reich sont compatibles avec l'existence de migrations antérieures à la grande migration car ces premiers voyageurs ont génétiquement peu contribué aux populations contemporaines.
21/09/2016
Source : AFP