Les attaques contre les centres de réfugiés en Autriche ont fortement augmenté en 2016, le nombre total de cas recensés en 2015 ayant déjà été atteint sur les six premiers mois de l'année, selon des données officielles publiées samedi.
Vingt-quatre attaques ont déjà été recensées pour la première moitié de l'année 2016, contre 25 pour 2015, a annoncé le ministre de l'Intérieur Wolfgang Sobotka, interrogé dans le cadre d'une enquête parlementaire.
Les attaques vont de l'incendie volontaire aux attaques à l'acide, aux jets de pierres contre les vitres aux graffiti racistes ou nazi, à des publications haineuses sur internet.
Pour le député vert de l'opposition Albert Steinhauser qui a mené cette enquête, le "débat politique houleux sur les demandeurs d'asile" est responsable de cette augmentation des attaques.
"S'il règne, dans le débat politique, une atmosphère d'intolérance... alors il n'est pas étonnant que certaines personnes considèrent ce type d'attaques comme étant légitimes", a déclaré M. Steinhauser.
Un record de 90.000 personnes ont demandé l'asile en Autriche cette année, l'un des taux par habitant les plus élevés en Europe.
Le FPÖ, l'un des partis d'extrême droite européens les mieux implantés électoralement, a fait de la crise des migrants le thème majeur de sa campagne pour la présidentielle.
Les sondages donnent son candidat Norbert Hofer au coude-à-coude avec l'écologiste Alexander Van der Bellen à l'élection du 4 décembre.
Si M. Hofer l'emportait, l'Autriche deviendrait le premier pays d'Europe à élire un président d'extrême droite depuis 1945.
La nouvelle élection est organisée à la suite de l'annulation du scrutin du 22 mai qui avait vu M. Van der Bellen l'emporter d'une courte tête face à M. Hofer. Le parti FPÖ avait réussi à faire valoir des irrégularités de procédure.
24/09/2016
Source : AFP