vendredi 22 novembre 2024 15:32

Pays-Bas : la défense du député Wilders demande l'abandon d'un "procès politique"

Les avocats du député néerlandais d'extrême droite Geert Wilders ont demandé vendredi aux juges d'abandonner les poursuites pour discrimination et incitation à la haine contre l'homme politique controversé, dénonçant un "procès politique".

Geert Wilders a comparu une nouvelle fois devant un tribunal hautement sécurisé en vue de son procès prévu le mois prochain, après avoir déclaré voici deux ans vouloir "moins de Marocains" aux Pays-Bas.
"Je n'ai aucune idée de ce que je fais ici", a affirmé M. Wilders au tribunal. "Ce que j'ai dit n'a rien à voir avec le racisme ou l'incitation à la haine, mais reflétait seulement ce que des millions de citoyens néerlandais pensent", a-t-il précisé, répétant n'avoir "aucun regret".

Les propos visés avaient été tenues lors d'une soirée après les élections municipales de mars 2014 à La Haye. Le député à la chevelure peroxydée avait alors demandé à ses militants s'ils voulaient "plus ou moins de Marocains dans votre ville et aux Pays-Bas".

Face à une foule criant "Moins! Moins!", l'homme politique a répondu dans un sourire: "nous allons nous en charger."

D'après la défense, l'homme politique "n'a fait dans ses propos que mettre en avant le programme de son parti".

"Le ministère public demande aux juges de délivrer un verdict politique", a martelé l'avocat Geert-Jan Knoops. "Cela est inacceptable et irresponsable et aura des conséquences considérables sur la démocratie aux Pays-Bas".

Mais le ministère public a démenti le caractère politique de cette affaire, demandant aux juges de poursuivre la procédure.

"Aucun homme politique n'est au-dessus des lois", a souligné la représentante du parquet, Sabina van der Kallen.

A l'époque, les déclarations du député avaient scandalisé, provoquant un exode au sein de son parti populiste et le dépôt de plus de 6.400 plaintes par des citoyens et organisations.

Aujourd'hui, au moins 56 personnes et cinq associations se sont déclarées victimes de ces propos et au moins 34 témoins se sont fait connaître en vue d'un éventuel procès, selon les juges.

Une décision quant à la poursuite ou non de l'affaire est attendue le 14 octobre tandis que la date d'un éventuel procès a été provisoirement fixée au 31 octobre.

M. Wilders a été la cible cette semaine d'attaques de ses confrères députés pour ses récentes promesses électorales. Il a assuré que s'il arrivait au pouvoir aux Pays-Bas, il fermerait toutes les mosquées et confisquerait le Coran, qu'il n'hésite pas à comparer au célèbre "Mein Kampf" d'Hitler.

Surfant sur la pire crise migratoire en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, le Parti pour la Liberté (PVV) a longtemps été en tête des sondages avant de reculer à l'approche des élections législatives de mars.

S'il est jugé coupable, le député pourrait être condamné à une peine maximale de deux ans de prison ou à une amende de plus de 20.000 euros.

Geert Wilders a été acquitté en 2011 lors de son premier procès pour incitation à la haine. Le tribunal avait conclu que ses remarques visaient une religion, et non un groupe spécifique de personnes.

23/09/2016

Source : AFP

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