L'Union européenne a lancé lundi un plan d'aide de près de 350 millions d'euros pour les réfugiés en Turquie, essentiellement syriens, dont les bénéficiaires se verront remettre des cartes bancaires prépayées.
Le commissaire européen chargé de l'Aide humanitaire Christos Stylianides, en visite à Ankara pour lancer le programme, a estimé que les cartes de débit prépayées donneraient aux réfugiés un "semblant de normalité" dans leur vie.
Créditées chacune de 100 livres turques par mois (environ 30 euros), ces cartes permettront aux réfugiés d'acheter de la nourriture, des vêtements, payer pour l'éducation ou le logement ou retirer du liquide aux distributeurs.
Les réfugiés souhaitant bénéficier de ce programme pourront présenter leurs demandes à partir d'octobre et les familles qui ont des enfants scolarisés recevront plus d'argent.
Tous les réfugiés enregistrés en Turquie seront éligibles au programme, qui constitue une "réponse inédite" à "une crise sans précédent", a estimé M. Stylianides.
La Turquie accueille quelque 3 millions de réfugiés, en majorité des Syriens qui vivent dans de grandes villes où ils n'ont pas directement accès aux aides des organisations non-gouvernementales.
Ce programme d'aide, financé par l'Union européenne et ses pays membres à hauteur de 348 millions d'euros sera mis en oeuvre sous la supervision du Croissant-Rouge turc et du Programme alimentaire mondial, avec le soutien des autorités turques.
Selon le commissaire européen, l'économie turque en bénéficierait aussi.
"L'argent sera dépensé dans les magasins locaux et cela va profiter aux commerces locaux et encourager la cohésion sociale entre citoyens turcs et réfugiés", a-t-il estimé.
Ce plan fait partie d'une aide totale de six milliards d'euros prévus aux termes d'un accord signé en mars entre les pays de l'Union européenne et la Turquie. Ankara s'est engagée en contrepartie à maîtriser les flux migratoires vers l'Europe, où plus d'un million de réfugiés ont déferlé l'an passé.
Plusieurs responsables se sont inquiétés ces dernières semaines de voir l'accord voler en éclats après que le président turc Recep Tayyip Erdogan se soit plaint à plusieurs reprises qu'aucune aide n'avait été versée jusqu'alors à la Turquie.
En vertu de cet accord, Bruxelles s'était engagé à examiner la levée de l'obligation de visas imposée aux Turcs pour voyager librement vers les pays membres de l'espace Schengen. Or, cette mesure n'a pas encore été mise en oeuvre.
Ankara a menacé de rompre l'accord si l'Union européenne n'avance pas sur ce dossier d'ici le mois prochain.
26/09/2016
Source : AFP