vendredi 22 novembre 2024 14:54

L'UE est "en progrès" sur le front migratoire, plaide la Commission

La répartition de demandeurs d'asile en Europe est "en progrès" et le pacte avec la Turquie est "efficace": la Commission européenne s'est efforcée mercredi de positiver, malgré la fragilité de ces deux piliers de la politique migratoire de l'Union.

A l'occasion de la publication de plusieurs rapports, l'exécutif européen a mis en avant les "avancées" de l'Union ces derniers mois, face à une crise migratoire qui l'a profondément divisée.

La Commission s'est notamment félicitée des "efforts accrus consentis par les Etats membres" en matière de "relocalisations" des demandeurs d'asile dans l'UE depuis la Grèce et l'Italie.

Le commissaire aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, a souligné les "plus de 1.200 relocalisations" ce mois-ci, plutôt que le bilan jusqu'ici décevant de ce plan adopté en septembre 2015, appliqué au ralenti, et attaqué en justice par la Slovaquie et la Hongrie.

Le Premier ministre conservateur hongrois Viktor Orban, chef de file des contestataires, organise même le 2 octobre un référendum sur le principe de cette répartition obligatoire.

Selon les chiffres publiés mercredi, 4.455 demandeurs d'asile, surtout syriens, ont été transférés depuis la Grèce et 1.196 depuis l'Italie en un an, sur un total initialement fixé à 160.000 personnes à répartir dans l'UE d'ici septembre 2017.

Si les Européens "intensifient leurs efforts", il devrait "être possible de relocaliser les candidats qui se trouvent encore en Grèce (30.000 environ), d'ici la fin de l'année prochaine", a donné comme horizon mercredi la Commission, en référence au nombre de migrants en Grèce respectant les critères pour bénéficier du plan.

En Italie, quelque 5.000 candidats érythréens, qui font partie avec les Syriens des deux principales nationalités éligibles, sont eux en attente d'une relocalisation, est-il précisé dans un rapport de la Commission.
L'objectif initial de 160.000 personnes à relocaliser avait déjà été révisé de facto ces derniers mois. La Commission a en effet proposé de rendre disponibles plus de 50.000 places de ce total dans le cadre de l'accord conclu en mars avec Ankara, afin d'accueillir des réfugiés syriens directement depuis la Turquie.
Ce pacte migratoire a par ailleurs considérablement réduit le nombre de nouveaux candidats potentiels aux relocalisations depuis la Grèce.

Sa mise en oeuvre "s'est poursuivie", malgré les craintes qui ont suivi le coup d'Etat avorté en Turquie, s'est d'ailleurs réjoui mercredi le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans, soulignant la baisse du nombre d'arrivées en Grèce.

Celui-ci est passé de 1.700 arrivées quotidiennes juste avant la conclusion de l'accord en mars à "85 personnes par jour en moyenne depuis juin", a insisté l'exécutif européen, qui ne s'est en revanche pas attardé sur les menaces continuant de fragiliser l'accord.

Car l'une des contreparties exigées par Ankara, l'exemption des visas pour les Turcs dans l'espace Schengen, reste toujours incertaine, alors que le gouvernement turc a menacé de rompre l'accord avec l'UE si ce dossier n'avance pas d'ici octobre.

Il y a toujours "sept critères en suspens" que la Turquie doit remplir, a précisé la Commission, incluant une modification des lois antiterroristes turques, jugées liberticides, mais qu'Ankara se refuse de modifier.
Sur un autre dossier sensible, le rétablissement de la libre-circulation sans entraves dans l'espace Schengen, la Commission joue la montre.

Elle considère que les cinq pays exceptionnellement autorisés en mai à prolonger les contrôles à leurs frontières (l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Suède et la Norvège), en raison des mouvements de migrants, "respectent les conditions fixées" de cette dérogation inédite.

Mais cela "ne préjuge en rien de la décision quant à la prolongation ou non de ces contrôles, qui sera prise à l'expiration, le 12 novembre, de la période de six mois" autorisée, a ajouté la Commission.

L'exécutif avait fixé précédemment au mois de décembre 2016 son objectif d'un retour total à la libre-circulation dans l'espace Schengen. "Il est probable que cet objectif (décembre: ndlr) sera repoussé", a indiqué à l'AFP une source européenne.

28 sept 2016

Source : AFP

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