vendredi 22 novembre 2024 15:11

Une nouvelle étude américaine retrace la migration dans le Pacifique

Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature suggère que les premiers Polynésiens ont fait le voyage depuis l’Asie orientale, de Taïwan plus précisément. Il n’y a que 3 000 ans que les premiers êtres humains auraient posé le pied aux îles Fidji et d’autres îles isolées du Pacifique, après avoir navigué à travers des milliers de kilomètres dans l’océan Pacifique. Pourtant, l’identité de ces marins intrépides a été perdue.

Des scientifiques ont analysé l’ADN de quatre anciens membres de la culture Lapita (du nom d’un site archéologique de Nouvelle-Calédonie). Les premières études plaçaient cette population comme arrivée de Papouasie Nouvelle-Guinée. Mais une nouvelle étude a récemment démontré qu’ils proviennent en fait d’un groupe qui a migré depuis Taïwan.

Les chercheurs ont séquencé les génomes de quatre individus de la culture Lapita qui ont vécu, il y a entre 2 300 et 3 100 ans, sur les îles du Vanuatu et Tonga. Ils ont comparé ces ADN à partir de 778 personnes qui vivent actuellement sur les îles ainsi qu’ailleurs en Asie de l’Est et en Océanie.

Ces scientifiques ont constaté que les insulaires du Pacifique ont un mélange d’ascendance du peuple papou de Nouvelle-Guinée et l’ancienne population asiatique. Selon eux, il n’y avait presque pas d’ascendance papoue dans les génomes de ces quatre anciens vestiges qu’ils ont analysés.

 Une histoire de pourcentage

 “Le scénario émergeant de l’ancienne analyse de l’ADN est radicalement différent de celui suggéré par nos études génétiques”, explique le Dr David Reich, généticien à la Harvard Medical School. “Il a été précédemment supposé que ces personnes, qui ont formé la culture Lapita, faisaient partie du peuple papou de Nouvelle-Guinée, qui sont des descendants de la première vague de l’homme qui a répandu de l’Asie du Sud il y a 40 000 ans. Mais les gens modernes qui vivent dans les îles du Pacifique n’ont que 25 % de leur patrimoine génétique communs aux Papous de Nouvelle-Guinée.”

Le professeur Matthew Spriggs, un archéologue à l’Université nationale australienne, qui est l’un des coauteurs de la recherche, a déclaré dans le journal MailOnline que, “dans ce nouveau document, nous avons essentiellement traqué le problème de l’origine des îles du Pacifique, souvent posé comme l’origine des Polynésiens.”

Il poursuit : “Certains archéologues ont fait valoir que la culture Lapita du Pacifique occidental est la principale source d’expansion est originaire de Taïwan il y a peut-être 5 500 ans. (…) Cela se répand des îles au large de la Nouvelle-Guinée à travers les Solomon, le Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie, Fidji, Tonga et Samoa.”

Il y aurait aussi des traces dans les descendances à Hawaii, à l’île de Pâques et en Nouvelle-Zélande il y a environ 700 ans. Le professeur Springgs con­clut : “En fait, la différence entre un Polynésien et un Mélanésien est simplement une question du pourcentage de gêne asiatique par opposition aux gènes papous.”

 4/10/2016, Bertrand Prévost

Source : ladepeche

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