L'UE signale, toutefois dans un communiqué, qu’Ankara n’a pas encore rempli tous les critères pour une libéralisation du régime des visas en faveur des ressortissants turcs, qui constitue l’une des conditions posées par la Turquie pour l’application d’un tel accord.

Le 18 mars 2016, les chefs d'État et de gouvernement de l'UE ont convenu de mettre un terme aux migrations irrégulières de la Turquie vers l'UE en démantelant le modèle économique des passeurs et en proposant aux migrants une solution évitant qu'ils ne mettent leur vie en danger. L'objectif est de restaurer un système d'admission légal et organisé pour les personnes pouvant prétendre à une protection internationale, conformément à ce que prévoient le droit de l'UE et le droit international, rappelle l’Union, dans un communiqué.

Elle ajoute que la mise en œuvre de la déclaration UE-Turquie porte ses fruits, précisant qu’en dépit de circonstances difficiles, cette déclaration a donné de bons résultats. L'un des principaux objectifs de la déclaration a été de démanteler le modèle économique des passeurs exploitant des migrants et des réfugiés prêts à courir le risque mortel d'entreprendre la traversée entre la Turquie et la Grèce en situation irrégulière. 

La très forte diminution du nombre de traversées et de décès depuis l'entrée en vigueur de la déclaration témoigne de l'efficacité de sa mise en œuvre, indique la même source, ajoutant que dans les semaines qui ont précédé la mise en œuvre de la déclaration, quelque 1 740 migrants traversaient chaque jour la mer Égée pour gagner les îles grecques, et qu'à contrario, la moyenne quotidienne des arrivées depuis le 21 mars est tombée à 94. De 270 décès enregistrés en mer Égée en 2015, on est passé à 11 depuis la déclaration, se félicite l'Union. 

À ce jour, 1 614 réfugiés syriens en Turquie ont été réinstallés en Europe et 578 migrants en situation irrégulière ont été renvoyés en Turquie depuis les îles grecques, dans le plein respect du droit de l'Union et du droit international.

Toutefois, compte tenu de la lenteur des retours de la Grèce vers la Turquie et du fait que certaines personnes continuent d'entreprendre la traversée, des pressions supplémentaires s'exercent sur les structures d'accueil dans les îles grecques. Bien que l'ampleur des flux migratoires vers la Grèce soit bien moindre qu'avant la déclaration, ces pressions doivent néanmoins faire l'objet d'un suivi attentif.

L’UE note que depuis juin 2016, le nombre total d'arrivées dans les îles grecques depuis la Turquie s'est élevé à 9 250, soit en moyenne quelque 81 arrivées par jour et que malgré le pic observé en août de cette année, les chiffres sont restés inférieurs de 97 % à ce qu'ils étaient en août 2015.

L'UE indique avoir fourni au gouvernement grec un soutien sans précédent en matière de conseils et d'expertise, notamment budgétaire, de logistique, et d'équipements et que le coordinateur de l'UE de la Commission continue d'assurer un suivi quotidien aux côtés des autorités grecques et turques, des agences de l'UE, des organisations internationales et des autres États membres. Les agences de l'UE fournissent une aide considérable et essentielle.

Le communiqué signale qu’au total, 1 614 Syriens ont à ce jour été réinstallés dans l'UE à partir de la Turquie et qu’en conséquence, le rythme des réinstallations a pris une avance considérable par rapport aux retours des îles grecques. À l'heure actuelle, le nombre de Syriens réinstallés excède de beaucoup le nombre de ceux retournés en Turquie dans le cadre de la déclaration UE-Turquie, selon l’UE.

Concernant la libéralisation du régime des visas en faveur des Turcs, l’UE observe que 65 critères de référence sur les 72 exigés à cet effet par l’Union, ont été remplis et que pour deux des sept critères restants, un délai plus long est nécessaire pour la mise en œuvre.

Parmi les critères restants figurent notamment la mesure de prévention de la corruption prévue par la feuille de route et une révision par Ankara de la législation et des pratiques relatives au terrorisme, conformément aux normes européennes.

‘’La Commission encourage les efforts déployés par la Turquie pour achever de remplir au plus tôt l'ensemble des critères restants ayant trait à la feuille de route sur la libéralisation du régime des visas’’, conclut le communiqué.

04/10/2016

Source : MAP