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La tragédie des migrants en méditerranée

Calogero Ferrara, barbe blanche taillée de près, cigare en bouche et deux gardes du corps aux bottes, parle devant le tribunal de Palerme où il est procureur chargé des affaires antimafia, et, depuis 2013, de la lutte antipasseurs. « Si ce qu’on fait est efficace ? C’est un grand mot… Mais oui, on a de bons résultats. Avec nos écoutes et notre travail auprès des migrants qui arrivent chaque jour, on a été capable de mettre des noms sur ces réseaux de trafiquants, de produire des mandats d’arrêt, de faire arrêter les chefs. »

Comme lui, ils sont une dizaine de procureurs palermitains à avoir été affectés à la difficile traque des trafiquants d’être humains, en utilisant leur expérience dans la lutte antimafia. Ils tentent de démanteler ces organisations criminelles qui font chaque jour embarquer sur des rafiots souvent délabrés des milliers de migrants au risque de leur vie.

Moussa Traoré est l’un d’eux. Sénégalais de 32 ans, il a pris la route de l’exil en espérant trouver de meilleures conditions de vie en Europe. En Libye, il est resté trois mois, pour payer son trajet vers l’Italie. « On est arrivés en Libye fin mai, par l’oasis de Ghat, à la frontière avec l’Algérie, se souvient-il aujourd’hui, errant dans le centre-ville de Palerme. Après, on a été à Tripoli, dans un camion de la mafia, avec 100 personnes, où un passeur nous a dit le prix pour aller en Italie : 650 euros. Je suis resté là deux mois, pour travailler, et pouvoir payer le voyage. Mais une fois que j’avais recueilli l’argent, le passeur nous a tout volé. »…Suite

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