Le préfet de la Loire-Atlantique a lancé vendredi un "appel au calme" après qu'un futur centre d'accueil de migrants de la "Jungle" de Calais eut été la cible de tirs à Saint-Brévin-les-Pins.
Henri-Michel Comet a promis des « moyens totaux » pour retrouver l'auteur des coups de feu qui ont criblé les baies vitrées du centre, mardi dernier.
Ce "centre d'accueil et d'orientation" (CAO) doit s'installer de façon temporaire dans un centre de vacances de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) des personnels des industries électriques et gazières, le "comité d'entreprise" d'EDF géré par la CGT.
Il doit permettre aux migrants de « réfléchir à leur projet » pendant plusieurs mois et de déposer par la suite, s'ils le souhaitent, une demande d'asile en France. Ce CAO n'accueillera que « cinquante personnes maximum », et non plus soixante-dix comme cela avait été initialement envisagé.
"De quoi parlons-nous ? D'accueillir une cinquantaine de personnes, dans une commune de 13.500 habitants, pendant quelques mois", a souligné le préfet lors d'une conférence de presse commune avec le maire (divers droite) de Saint-Brévin, Yannick Haury.
Le maire de la station balnéaire, qui voit sa population multipliée par trois ou quatre l'été, a salué "la qualité des échanges" avec le préfet mais s'est dit "convaincu que le choix de ce lieu n'est pas adapté."
Le préfet de la Loire-Atlantique a rappelé que le dispositif « fonctionne très bien partout ailleurs » : 117 migrants sont déjà accueillis dans trois autres CAO du département.
Depuis un an, quelque 5.500 migrants ont ainsi été pris en charge en France dans 164 centres d'accueil et d'orientation répartis dans 80 départements. Selon les services de l'Etat, 90% d'entre eux ont déposé une demande d'asile par la suite.
Les pouvoirs publics ont procédé à 1.300 « éloignements » depuis le début de l'année pour les étrangers qui ne correspondent pas aux critères de la demande d'asile.
07/10/2016,(Guillaume Frouin, édité par Sophie Louet)
Source : Reuters