Le secrétaire permanent de la Commission nationale de la population et des ressources humaines Lanfia Diané a plaidé, jeudi à Dakar, pour l’élaboration d’une "politique migratoire intégrée", afin de délimiter les domaines d’intervention des structures étatiques intervenant dans la gestion de l’émigration.
M. Diané a émis cette idée au cours de la restitution des travaux d’un colloque portant sur le thème "Gestion des migrations et politiques migratoires en Afrique de l’Ouest", organisé par la fondation allemande d’obédience libérale Friedrich Naumann.
"Il nous faut élaborer une politique intégrée qui délimite les domaines d’intervention des intervenants, accroître le nombre d’intervenants et œuvrer à l’accompagnement des migrants qui doivent investir leurs envois dans des secteurs porteurs de valeur ajoutée", a-t-il soutenu.
"On n’a pas encore une politique nationale intégrée qui prend en compte tous les aspects liés à la question des migrations. Beaucoup de structures étatiques interviennent dans la gestion de l’émigration et chacun de façon spécifique", a-t-il ainsi souligné.
Selon lui, la gestion de la question de l’émigration au Sénégal souffre également d’un "déficit de communication" des structures étatiques qui interviennent dans la mise en œuvre des politiques migratoires. S’y ajoute "l’insuffisance" et la "non fiabilité" des statistiques.
Partant de là, M. Diané a réaffirmé la nécessité d’un renforcement du système de collecte et d’analyse des données, ainsi que de la décentralisation et la bonne gouvernance pour inciter les populations à rester sur place.
Il a dit qu’il est également nécessaire pour le pays de mettre en place une bonne politique d’appui aux personnes réadmis aux frontières, relevant le fait que le Sénégal n’a pas une politique de réinsertion visant les personnes réadmises aux frontières. Les soutiens sont pour la plupart faits de façon conjoncturelle, a-t-il fait valoir.
"Beaucoup de plans sont en cours, à l’image du Plan REVA (Retour vers l’agriculture) qui, contrairement à ce que les gens pensent, est entré dans sa phase active. 17 pôles d’agriculture intégrés sont déjà installés dans le pays. Mais il faut appuyer davantage les émigrés", a-t-il suggéré.
Expert à la Direction de la population et de la planification du développement humain (DPPDH), Lanfia Diané a par ailleurs fait part de l’urgence pour les autorités d’adapter la loi sur l’immigration au Sénégal aux conventions ratifiées par le pays.
"Le Sénégal est en train de ratifier toutes les conventions sur les migrations alors que la loi de 1971 qui régit ce domaine au Sénégal n’est pas modifiée. Il urge de modifier cette loi pour être en adéquation avec les conventions", a-t-il notamment fait remarquer.
Source : APS