L'ambassadeur russe auprès des Nations unies a indiqué lundi s'être plaint auprès du secrétaire général Ban Ki-moon de critiques onusiennes contre les populistes, tout en niant que sa démarche était liée au fait que Donald Trump avait été visé par ces remarques.
Selon Vitali Tchourkine, le Jordanien Zeid Ra'ad Al Hussein --Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme-- a outrepassé ses compétences officielles en critiquant le mois dernier les responsables politiques populistes.
Zeid avait notamment cité le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump ainsi que le dirigeant néerlandais d'extrême-droite Geert Wilders. Il avait appelé à barrer la route à de tels "démagogues".
"Il devrait se limiter aux droits de l'homme", a relevé M. Tchourkine auprès de journalistes. "Il ne devrait pas critiquer des chefs d'Etat ou de gouvernement étrangers au sujet de leurs politiques. Ce ne sont pas ses affaires".
Il a dit avoir fait part de son mécontentement à Ban Ki-moon lors d'un entretien privé, et que son homologue à Genève avait fait de même directement auprès du responsable des droits de l'homme. Et précisé que Donald Trump n'avait pas été mentionné dans ces conversations.
M. Zeid avait considéré que M. Wilders avait beaucoup de points communs avec M. Trump, ainsi qu'avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, la dirigeante du parti français d'extrême-droite Marine Le Pen et l'ex-dirigeant du parti britannique europhobe Nigel Farage.
"Je faisais référence aux autres hommes politiques", a insisté l'ambassadeur. "Au sujet de Trump, ce sont les Etats-Unis qui auraient dû se plaindre car cela voudrait dire qu'il (Zeid, NDLR) interfère avec leur campagne présidentielle", a souligné M. Tchourkine.
"Mais je ne travaille pas pour les Etats-Unis. Je travaille pour la Fédération de Russie donc pourquoi devrais-je me plaindre si quelqu'un tente d'interférer" dans le processus électoral américain.
Des informations selon lesquelles M. Tchourkine avait pris la défense de M. Trump à l'ONU avaient alimenté les spéculations selon lesquelles le Kremlin s'emploie à aider la campagne du candidat républicain.
M. Trump a affiché à plusieurs reprises sa sympathie envers la Russie et loué avec force et insistance les qualités de dirigeant du président russe Vladimir Poutine, très critiqué par la communauté internationale pour ses positions sur l'Ukraine et la Syrie.
En retour, M. Poutine avait fait part de la "sympathie" russe envers "ceux qui disent publiquement qu'il est nécessaire de construire des relations avec la Russie sur la base d'égalité", faisant clairement référence au milliardaire américain.
Washington a ouvertement accusé vendredi Moscou d'essayer d'interférer, grâce à des piratages informatiques, dans le processus électoral américain.
10/10/2016
Source : AFP