Au lieu de privilégier des accords bilatéraux avec le Mali ou le Niger, l'Union européenne devrait chercher des solutions plus larges avec l'ensemble des pays du Sahel pour freiner les départs de migrants vers l'Europe, a estimé le président tchadien Idriss Déby mercredi lors d'un déplacement à Berlin.
Le chef de l'Etat tchadien, qui s'exprimait à l'issue d'un entretien avec la chancelière Angela Merkel, a souligné l'importance de traiter ces questions via le G5 Sahel, une organisation de sécurité régionale qui regroupe le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Mauritanie.
Angela Merkel vient d'achever une tournée de trois jours en Afrique qui l'a conduite au Mali, au Niger et en Ethiopie. Elle a souligné qu'elle voulait faire de l'Afrique une priorité de la présidence allemande du G20 l'an prochain.
Idriss Déby, qui préside actuellement l'Union africaine, a observé qu'en cas d'accord avec le Niger pour freiner le passage de migrants, ces derniers pourraient prendre la route du Tchad ou d'autres pays.
"Le seul moyen de résoudre cette question est d'impliquer les pays en première ligne du G5, pas des accords pays par pays", a déclaré Idriss Déby, premier président tchadien à se rendre en Allemagne. "C'est la seule possibilité pour ralentir le flot de migrants."
Angela Merkel a annoncé de son côté le déblocage d'une aide de 8,9 millions d'euros au Tchad, soulignant que le pays hébergeait plus de 700.000 réfugiés en provenance des pays voisins.
12/10/2016, (Andrea Shalal; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
Source : Reuters