La gouverneure de l'Arizona, Etat frontalier du Mexique, a promulgué le 23 avril 2010 un texte pour lutter « plus efficacement » contre l'immigration clandestine. Jusqu'à présent, la police américaine ne pouvait interroger une personne sur son statut, que si elle est soupçonnée d'avoir commis un délit. En Arizona, une nouvelle loi autorise désormais la police à effectuer un contrôle sur simple soupçon de clandestinité.
Les détracteurs du texte dénoncent des « contrôles au faciès ». La gouverneure d'Arizona Jan Brewer, s'en défend. Pour cette républicaine, ces règles strictes sont là pour protéger son Etat contre les trafiquants de drogue. « Nous en Arizona, nous avons été plus que patients en attendant que Washington agisse. Mais des décennies d’inaction au niveau fédéral ont créé une situation dangereuse et inacceptable. Je suis intimement convaincue que le texte garantit le bien-être de l’Arizona. »
A Phoenix, plusieurs milliers de manifestants ont brandit des pancartes « Nous sommes des êtres humains » et « Stoppez le racisme ». Ils savent que le président les soutient. Peu auparavant, Barack Obama avait estimé que la mesure remettait en cause la notion d'équité, si chère aux Américains. « J’ai demandé aux membres de mon administration de surveiller étroitement la situation et d’examiner la question des droits civiques. Mais, si nous continuons à ne pas agir au niveau fédéral, nous verrons inévitablement d’autres initiatives malencontreuses dans le pays », a déclaré le président américain.
Pendant sa campagne pour la Maison Blanche, Barack Obama avait promis une vaste réforme qui permettrait d’accorder un statut légal aux onze millions de sans papiers. Un sujet d'intenses débats, surtout à l'approche d'élections en novembre.
Source : RFI