Deux conventions pour le développement du programme Qantara, qui se veut "un pont entre les personnes migrantes et la société marocaine", ont été signées, jeudi à Rabat, entre les maisons d'accueil Caritas Maroc et Caritas
Allemagne, et l'ambassade de Suisse au Maroc. Dans le cadre de ces conventions, signées par le président de Caritas Maroc, Mgr Vincent Landel, l'ambassadeur de Suisse au Maroc, Massimo Baggi, et le chef de département Moyen Orient et Afrique du Nord de Caritas Allemagne, la Suisse consacrera une enveloppe de 4. 860.000 dirhams par an pendant 3 années au profit du programme Qantara, alors que Caritas Allemagne contribuera au refinancement des fonds octroyés par l’Agence de coopération allemande (BMZ) avec un montant de 430.000 euros (4.651.955 DH). Qantara s’appuie sur la dynamique de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile pour contribuer à des avancées concrètes en matière d’accès aux services publics, tels que la santé, l’éducation, la formation professionnelle, ou l’état civil dans la perspective de l’autonomie et l’employabilité des personnes migrantes.
Le projet vise à favoriser la déclinaison opérationnelle de certaines politiques publiques sectorielles, grâce à des coopérations institutionnelles organisées autour de quatre projets pilotes, à savoir l'intégration des enfants allophones dans le système éducatif marocain, la protection des mineurs étrangers non-accompagnés, l'insertion économique des personnes migrantes en situation de vulnérabilité, et l'accompagnement d'acteurs locaux sur Fès et Meknès dans des projets dédiés aux personnes migrantes.
Le Maroc connait un flux montant de migrants subsahariens, dont la situation a été régularisée grâce à la nouvelle politique migratoire, et qui sont dans le besoin d’accompagnement en matière de services sanitaires et éducatifs, a relevé à cette occasion Mgr Vincent Landel, notant que Qantara s’assigne pour objectif de promouvoir les droits des personnes migrantes par la normalisation de leur accès aux services de droit commun, et faciliter pour celles qui le souhaitent leur intégration au Maroc.
Pour sa part, l’ambassadeur de Suisse à Rabat a affirmé que depuis l’annonce en 2013 par le Maroc de sa volonté de mettre en place une nouvelle politique en matière d’immigration basée sur une approche de droits, Caritas s’efforce à aligner son action dans ce domaine avec la stratégie nationale d’immigration et d’asile développée par les autorités marocaines.
Qantara illustre ce changement de paradigme qui est en train de se faire en passant d’une logique de substitution à une logique d’institutionnalisation où l’action de la société civile devient complémentaire avec celle du gouvernement, a-t-il poursuivi.
Ce programme s’inscrit dans la continuité des actions menées par Caritas Maroc depuis le début des années 2000, particulièrement l’aide d’urgence et l’accompagnement social des personnes migrantes en situation de détresse ou de grande vulnérabilité.
Depuis leur création en 2005 (Rabat), 2008 (Casablanca) et 2011 (Tanger), les centres d’accueil Caritas Maroc ont porté assistance ou accompagné environ 25.000 migrants au cours des trois dernières années (janvier 2013-décembre 2015) dans le cadre du projet "Promotion du respect des droits des migrants subsahariens au Maroc", financé par l'Union européenne, en partenariat avec la Confédération suisse, le réseau Caritas et les sœurs Franciscaines.
20/10/2016
Source : MAP
