Des milliers de protestataires ont manifesté dimanche devant le Capitole de l'Arizona, contre de nouvelles lois combattant l'immigration illégale dans cet Etat, qui se traduisent par un harcèlement policier à l'encontre de la communauté hispanique et des Américains ayant ce profil.
Les défenseurs des droits civiques ont promis de soumettre ces lois à la justice, estimant qu'elles encouragent clairement les discriminations raciales.
Le pasteur noir Al Sharpton a souligné que de la même manière que les "voyageurs de la liberté" avaient combattu la ségrégation dans les bus publics dans le Sud dans les années 1960, il allait organiser des "marcheurs de la liberté" pour défier les lois de l'Arizona. "Nous irons en Arizona quand ces textes prendront effet et nous défilerons dans les rues avec les personnes qui refusent de justifier leur identité, et nous serons arrêtés" a déclaré dimanche à New York le militant des droits civiques.
Le gouverneur de l'Arizona Jan Brewer a signé le paquet de lois vendredi. Cette législation autorise la police à interroger les passants sur leur statut d'immigrant, et elle peut leur demander de justifier de leur identité s'il existe un doute sur la régularité de leur séjour. L'embauche de travailleurs sans papiers serait aussi plus sévèrement contrôlée, avec notamment la création d'un délit de transport d'immigrants en situation irrégulière. Le séjour irrégulier est aussi regardé comme un crime.
Les partisans de ces lois soulignent que la race ou la nationalité ne sont pas à elles seules des critères acceptables aux yeux de la loi, lors d'un contrôle de ce type. Le gouverneur de l'Arizona veut former ses officiers de police à distinguer avec discernement ce qui peut constituer un élément de soupçon raisonnable pour identifier un clandestin.
Vendredi, des centaines de personnes avaient protesté contre ces loi devant le siège du gouvernement local à Phoenix, dénonçant les abus contre les droits civiques que ces lois ne manqueront pas, selon eux, de provoquer. D'autres se sont rassemblés devant la permanence du candidat démocrate Raul Grijalva, opposé à ces mesures, à Tucson.
Source : Challenge.fr/AP